Michel Polac était à l’image d’une époque révolue

Dans le blog du « Clan des Vénitiens » (les amis de Paul-Éric Blanrue) http://blanrue.blogspot.fr, sous le titre « Michel Polac (1930-2012) : mort d’un pédophile », il est paru, ce 7 août, les deux citations suivantes :

1° « Oui, j’ai vécu cela à 14 ans avec I. J’ai défailli comme on disait au XVIIIe siècle, rien qu’en frôlant son ventre nu avec mon ventre. (…) De même avec un autre I. à 28 ans, il avait 18 ans environ, mais ce fut moins foudroyant car je l’avais pris pour un tapin : et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m’a si étrangement provoqué jusqu’à se coucher nu dans ma chambre d’hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage et je me suis rapproché de lui, et il était nu sur le côté, et j’ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, et j’ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible, et il a eu un petit rire surpris comme s’il s’attendait à ce que je le pénètre, il paraissait si expérimenté, si précocement instruit, tout en ignorant ce que cela signifiait, tout en étant capable de préciser ce qu’il savait ou voulait. » (Extrait de Journal, récit autobiographique de Michel Polac, p. 147).

2° Extrait d’un entretien avec Michel Polac paru dans Télé-7 Jours, semaine du 26 octobre au 1er novembre 1985, p. 126 :

Q. Y a-t-il des sujets que vous vous refusez d’aborder ? 

R. J’en vois trois. La question des chambres à gaz dont certains ont scandaleusement contesté l’existence : trop douloureux. Le suicide : trop dangereux de donner la parole à ceux qui prônent cette « solution ». Le Moyen-Orient, le Liban, les Palestiniens : trop brûlant ; il y a tant de passions, de rancœurs et de haine chez les gens concernés par le sujet qu’un débat risque de paraître dérisoire et indécent, sans compter qu’il peut se terminer par des coups de revolver !

 

En 1971, Michel Polac et la magique chambre à gaz

Pour ma part, en ce qui concerne le personnage, je me permettrai de renvoyer le lecteur aux pages 563-564 de mes Écrits révisionnistes : Michel Polac refuse d’aborder le sujet des chambres à gaz dans son émission télévisée “Droit de réponse” ou encore aux pages 977 et 1755.

Je rappellerai également une anecdote où Michel Polac a manifesté à la fois son ouverture d’esprit devant la nouveauté littéraire et ses réflexes ataviques de défense devant la remise en cause d’un tabou historique. Nous sommes en janvier 1971. Je viens de publier dans la Nouvelle Revue française (p. 67-75) un article sur « Les divertissements d’Isidore [Ducasse] ». En avril Michel Polac m’invite à la télévision dans son émission « Post-scriptum ». Il jubile. Quelques extraits des Chants de Maldoror ont suffi à mettre en joie le public venu assister à l’émission cependant que, sur le plateau, des représentants de l’intelligence critique paraissent offusqués. Je viens de montrer que Les Chants de Maldoror par le Comte de Lautréamont et Poésies I et II ne sont en réalité, que deux fantaisies bouffonnes où le Gascon Isidore Ducasse s’est payé la tête du bon lecteur.

À la fin de l’émission M. Polac, enthousiaste, me conseille de revenir la semaine suivante afin de recueillir sur place des échos de l’affaire et pour prendre connaissance du courrier que, m’assure-t-il des spectateurs ne manqueront pas d’envoyer. Là-dessus, m’accompagnant vers la sortie, il me demande, l’air gourmand, si je ne possèderais pas dans ma besace un autre sujet du même genre sur l’esprit de mystification et ses victimes consentantes. De but en blanc je lui réponds : « Oui, sur le mythe des chambres à gaz ». Il blêmit, il s’étrangle. Je m’y attendais. Sa collaboratrice, elle aussi d’origine juive, en est toute retournée. Tant pis!

La semaine suivante je reviens sur place et me glisse dans le public. M. Polac, sa collaboratrice et leur entourage me jettent de loin des regards venimeux et apeurés tels ceux du  serpent découvrant la mangouste. Je ne me rappelle plus trop bien la suite (que j’ai dû consigner dans une notule qu’on retrouvera bien un jour) mais je me souviens qu’on a refusé de m’adresser la parole et de me communiquer le courrier reçu.

L’année suivante, dans le dernier chapitre de ma thèse universitaire, je passe en revue un certain nombre de mystifications littéraires, historiques, scientifiques et autres parmi lesquelles je place les canulars d’Isidore. Je rappelle « les mystifications politiques ou historiques destinées à nourrir la haine d’un pays contre un autre » et, en particulier, j’évoque le bobard, au début de la Première Guerre mondiale, des enfants belges aux mains coupées par les Uhlans (voy. A-t-on lu Lautréamont ? Gallimard, NRF, Les Essais, 1972, p. 338). Après quoi, non sans de prudents sous-entendus, j’ajoute : « La Seconde Guerre mondiale a suscité des mythes encore plus extravagants mais il ne fait pas bon s’y attaquer. Une entreprise comme celle de Norton Cru, si on l’appliquait à la dernière guerre, serait encore prématurée, semble-t-il. Certains mythes sont sacrés. Même en littérature ou en histoire, on court quelque risque à vouloir démystifier » (ibid.).

La disparition de M. Polac m’a remis en mémoire cette lointaine époque où la remise en cause de « la magique chambre à gaz » suscitait les plus sincères indignations dans tout le monde occidental. Mais, dès la fin des années 1970 le tabou commence à être enfreint dans les grands médias. En 1978-1979 le journal Le Monde, toujours à l’avant-garde de l’arrière-garde moralisatrice, pousse les hauts cris devant la soudaineté de l’offensive révisionniste. Selon son habitude, il accable le pelé, le galeux qui enfreint les croyances chères aux Rothschild. Grâce au « droit de réponse », l’accusé ose apporter jusque dans les colonnes du Monde la preuve que les prétendues chambres à gaz nazies n’ont pas pu exister. Par la suite, pendant plus de trente ans, soit la durée d’une génération, « la magique chambre à gaz » semble dicter sa loi. Puis, lentement, inexorablement, au début du XXIe siècle on la voit amorcer son déclin ; aujourd’hui elle est en perdition et c’est à peine si les historiens se résignent à en faire mention. Dans le riche index de son ouvrage de référence, Heydrich et la Solution finale, le très conformiste professeur Edouard Husson ne consacre aucune entrée à « chambre à gaz » ou à « gazages » (éditions Perrin en 2008 et en 2012). Il lui restait encore en 2007 « la Shoah par balles » du Père Desbois (Patrick Desbois et Édouard Husson (éd.), Les fusillades massives des Juifs en Ukraine (1941-1944), La Shoah par balles, Paris, Mémorial de la Shoah. Musée. Centre de documentation juive contemporaine, 2007) mais le bon Père Patrick Desbois s’est révélé être un farceur impossible à défendre.

En somme, M. Polac, bien avant de mourir, avait fait son temps. Il représentait assez bien cette intelligentsia d’un monde médiatique dont « les audaces » étaient fausses et « l’indépendance », factice. De temps à autre, le pouvoir lui cherchait noise mais très vite il trouvait le moyen de regagner la mangeoire : il lui suffisait de changer le titre de son émission et le tour était joué. Il soufflait dans le sens du vent : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », étant bien entendu que « les ennemis de la liberté » seront ce que « mes amis et moi décréterons tels ». Sur le fond il partageait les modes du temps. Il jouait à l’affranchi mais dans les limites des convenances et des inconvenances qui étaient alors en vogue dans son milieu. Ce milieu – on tend aujourd’hui à l’oublier – était d’un conformisme et d’une intolérance que l’apparition d’Internet a révélés. Songe-t-on assez qu’autrefois le journalisme de presse, de radio ou de télévision avait à peu près tout loisir de masquer toute information, toute opinion qui, à son gré, n’allait pas « dans le sens de l’histoire » ? Internet n’était pas là pour lui infliger dans l’heure un démenti et sanctionner le travail des censeurs.

À l’avenir, à l’heure du bilan dressé par les historiens et les sociologues, il ne manquera pas de paraître des études sur le vaste monde des fausses valeurs, des trompeurs ou des gobeurs alors représentés par une presse et des médias qui, aujourd’hui, sont sur le déclin. Nous a-t-on assez fait croire que Sartre ou Gide, et non Céline étaient des géants de la littérature et de la pensée ? Nous a-t-on assez abusés avec Staline et Mao ? Avec le génocide des juifs et les chambres à gaz ?

Un jour – pourquoi en cacher la nouvelle ? – une encyclopédie électronique paraîtra sur la gigantesque imposture de ce prétendu génocide et de ces magiques chambres. Oh ! Le régal d’y voir paraître les noms et les qualités de tant d’imposteurs, les textes de leurs écrits, leurs déclarations, leurs mensonges, leurs bêtises et leurs crimes.

Avis aux imposteurs : Plus que jamais nous vous attendons. Vous ne serez pas déçus. Nous aurons à cœur, croyez-nous bien, de vous faire passer à l’histoire et au jugement de l’histoire. En toute sérénité. Sans crainte. Sans haine. Juste avec le souci d’être exact et vrai.