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“Majdanek-prozess” à Düsseldorf

Pour les tribunaux allemands, à propos des prétendues « chambres à gaz » que les visiteurs peuvent voir aujourd’hui à Majdanek (près de Lublin).

Résumé : Si un tribunal allemand n’a pas de rapport d’expert allemand à propos des prétendues chambres à gaz de Majdanek, aucun juge allemand ne peut dire que, trente-cinq ans auparavant, existaient à Majdanek des « chambres à gaz » allemandes et que des groupes d’êtres humains ont été détruits de cette façon… pour la première et la dernière fois dans l’histoire. Pour un crime aussi extraordinaire (d’un point de vue scientifique et historique) et pour une arme [du crime] aussi extraordinaire (qu’aucun juge allemand n’a jamais vue à l’œuvre), nous avons véritablement besoin que l’arme du crime soit expertisée. Cette arme du crime doit même faire l’objet d’un rapport d’expertise d’une qualité exceptionnelle (d’un point de vue scientifique et historique parce qu’aucun juge allemand n’a vu cette arme fonctionner).

Détails : Si un tribunal allemand était prêt à effectuer un transport de justice sur les lieux afin d’examiner les prétendues « chambres à gaz », ce serait un bon début. Ensuite, aucun juge allemand, après cette visite, ne pourrait dire : « Nous avons vu une chambre à gaz. » Le juge pourrait dire seulement : « Nous avons vu des locaux appelés chambres à gaz. » Mais même ceci ne serait pas exact. Pour être tout à fait exact, il devrait dire : « Nous avons vu des locaux qui sont donnés comme des anciennes “chambres à gaz” ».

Le juge devrait prendre en considération le fait que cette affirmation émanait d’une commission d’enquête composée exclusivement de gens qui étaient en guerre avec l’Allemagne.[1] Cette commission était en fait composée de magistrats polonais et soviétiques. Il serait indispensable de se procurer les conclusions auxquelles est arrivée cette commission, ainsi que tous les documents sur lesquels elle s’est appuyée.

Aucun juge allemand n’a, je suppose, vu une « chambre à gaz » (expressément faite pour détruire des groupes d’êtres humains), qu’elle soit en état de marche ou abandonnée. Pour un juge allemand, une « chambre à gaz » est quelque chose comme une « soucoupe volante ». Supposons que l’on vienne voir un juge et qu’on lui dise : « Venez et je vous montrerai une soucoupe volante. » Le juge irait voir. En bas d’une sorte de bunker, il verrait un misérable tas de ferrailles… Je suppose que le juge, après cela, n’irait pas proclamer : « J’ai vu une soucoupe volante ». Il demanderait un rapport d’expertise.

Pour les « chambres à gaz » de Majdanek, le rapport d’expertise doit être fait par des archéologues, des chimistes, des physiciens, des architectes, des historiens, des documentalistes et des ingénieurs. En un mot, l’enquête doit être conduite avec la même rigueur que pour Katyn. On la voudrait même encore plus scientifique qu’à Katyn, car le prétendu massacre dans les prétendues « chambres à gaz » relève d’une technique plus sophistiquée.

Dans la mesure où aucun rapport d’expertise n’est attendu, aucun juge allemand ne peut conclure qu’il existait des « chambres à gaz » à Majdanek.

Pièces jointes : 18 photos, « Visite en 1946 », « Visite en 1975 » : changement complet !

[L’original est en anglais.]

Mai 1978

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[1] Voy. le document allemand du 25 septembre 1944, référencé 237g et coté, au procès de Nuremberg, PS-325.