| |

Louis Castay sur Badinter et sa “Justice”

On trouvera ci-dessous le texte d’un article de Louis Castay publié dans Rivarol le 11 mars 2011 (p. 4). Mon procès contre Robert Badinter s’y trouve évoqué. Tout ce qu’en dit l’auteur de l’article est exact. On comprendra, par conséquent, que je me propose d’écrire un jour, si je parviens à en trouver le temps, un opuscule intitulé : Robert Badinter, mon menteur, mon diffamateur… de bonne foi. Au passage, je ne manquerai pas de rappeler les figures du président Nicolas Bonnal et du procureur adjoint François Cordier qui, tous deux, se sont déshonorés en l’affaire. Je commenterai également d’autres déclarations que, depuis le jugement du 21 mai 2007, mon menteur, mon diffamateur… de bonne foi s’est permis de faire sur mon compte, impunément.

***

Vous avez dit : indépendance de la Magistrature ?

Lorsque l’on a suivi, pendant des décennies, les procès concernant les révisionnistes, on est pris d’une franche rigolade en voyant les magistrats outrés que le président de la République doute de leur indépendance, de leur impartialité et de leur quasi-infaillibilité.

L’indépendance de la Justice est une fiction dans les procès qui touchent l’idéologie, la culture, le mythe, les personnels politiques et les “collaborateurs” du pouvoir en place.

La mission principale de la Justice contemporaine consiste à détruire les traces encore existantes de la civilisation chrétienne au profit de la culture du mensonge énorme et odieux, de la corruption, de la perversion et d’une façon générale, de l’inversion des valeurs. La Magistrature accepte son instrumentalisation avec aisance. Certes elle perd son âme, mais les honneurs frelatés qui lui sont promis, les plans de carrière avantageux, bordés de menaces et de sanctions pour les récalcitrants, justifient, à ses yeux, ce reniement, incompatible avec l’intégrité inhérente à sa mission.

Le magistrat idéal doit juger et condamner son prochain équitablement. Certains, conscients de cette responsabilité écrasante, tentent avec humilité de s’en acquitter au mieux, en leur âme et conscience. Ces irréductibles, généralement aux dépens de leur carrière, sauvent l’honneur de la profession, sans en être représentatifs.

Les autres apprennent à faire la part entre la théorie et la pratique et à discerner les “bonnes” influences des “mauvaises”. On prétend que l’Ecole de la Magistrature sait bien initier les futurs magistrats à ces subtilités. Lorsqu’ils entrent dans la phase active de leur carrière, ils ne sont pas surpris de recevoir des suggestions et des recommandations d’officines agréées. Ils s’engagent à les suivre, en étouffant leurs convictions s’ils en ont.

A la grande époque de l’Epuration, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les communistes dominaient la “Justice” française qui se flattait d’avoir condamné à mort et exécuté, pendant cette période faste, plus de victimes qu’au cours de la Révolution française de 1789. Par la suite, les communistes ont partagé ce privilège avec les juifs et leurs supplétifs francs-maçons. De temps en temps, des kamikazes tentent de soulever ce couvercle nauséabond sur la Côte d’Azur et en d’autres lieux. Ces curieux sont découragés de poursuivre leurs enquêtes qui créent la confusion dans la tête de braves justiciables qui ont encore  “confiance dans la justice de leur pays”.

Les procès révisionnistes sont d’un grand intérêt pour observer ces manipulations exercées sur les magistrats qui s’y soumettent, bien qu’avides de respectabilité.

Au Palais de Justice de Paris, la XVIIe Chambre correctionnelle constitue l’un de leurs fiefs. La République française offre à certains d’entre eux, tels le président Nicolas Bonnal et le procureur adjoint François Cordier, aux frais des contribuables d’une générosité sans limite, des cours prodigués par le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) et par le Centre Simon Wiesenthal de Paris, au nom de l’indépendance de la Magistrature.

L’efficacité de ces cours est spectaculaire. Prenons un exemple relativement récent qui n’est pas un cas isolé.

Suite à la déclaration, le 11 novembre 2006, de Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, sur ARTE : “J’ai fait condamner [en juillet 1981] Faurisson pour être un faussaire de l’histoire”, le professeur porta plainte.

Dans le jugement rendu le 21 mai 2007, le Tribunal de la XVIIe chambre correctionnelle de Paris, présidé par Nicolas Bonnal prononce :

Il convient […] de constater que le défendeur [R. Badinter] a échoué en son offre de preuve.

La traduction de cette phrase en langage vulgaire est : “Badinter a menti”, ce qui n’empêche pas le même tribunal d’ajouter avec aplomb :

Le bénéfice de la bonne foi sera […] reconnu à Robert Badinter et Robert Faurisson sera, en conséquence, débouté de toutes ses demandes […].

Condamne Robert Faurisson à payer à Robert Badinter la somme de 5 000 euros sur le fondement des dispositions de l’article 700 du nouveau code de procédure civile. Condamne Robert Faurisson aux dépens !

Robert Badinter, juriste juif, est automatiquement promu au rang de grande conscience universelle, par son origine, par le droit du sang si j’ose dire, et donc incapable d’être de mauvaise foi, même lorsqu’il ment publiquement. Par contrecoup, l’insulté est condamné puisqu’il s’est avisé de le poursuivre comme un simple goy.

A la réflexion, on se demande si le tribunal de Nicolas Bonnal, par excès de zèle, ne sombre pas dans l’antisémitisme primaire, en proclamant qu’un juriste juif éminent, avocat, ancien ministre de la Justice, diffame, calomnie publiquement, “de bonne foi”. Un tel brevet d’irresponsabilité peut conduire fort loin et dangereusement si elle s’étend à des généraux, des membres du Mossad et des hommes politiques de la même communauté.

D’autres exemples abondent pour montrer que la justice de notre pays a démissionné et s’est éloignée de sa ligne de conduite normale. L’existence des syndicats de magistrats constitue un autre témoignage. Comment un magistrat peut-il être indépendant et affilié à un syndicat ?

Que la Justice manque cruellement de moyens est une évidence. Les avocats des révisionnistes sont les premiers à reconnaître la misère de cette institution.

Mais une pluie de moyens ne remplacera jamais l’âme disparue de la justice. Nous laisserons donc le président de la République et ses magistrats se quereller sans prendre parti. Globalement, avec un immense respect pour les exceptions, ils font partie d’un même monde qui n’est pas le nôtre.

Louis CASTAY

Rivarol, 11 mars 2011