|

Lettre sur ma découverte, en 1976, des plans des crématoires d’Auschwitz

A Lady Michèle Renouf

Chère Michèle,

Oui, je suis celui qui a découvert les plans des crématoires d’Auschwitz. Cela s’est fait en 1976 lors de ma seconde visite du camp ; ma première visite avait eu lieu en 1975.

Je n’ai pas le temps de vous expliquer comment j’ai trouvé le moyen de découvrir, le 19 mars 1976, tous ces plans, et bien d’autres documents, au centre des archives d’Auschwitz, où j’ai rencontré Tadeusz Iwaszko, le responsable en chef des Archives du Musée d’Etat d’Auschwitz.

Pendant des années j’ai essayé de publier les plans en question. Impossible. Un jour, un ami m’a dit qu’il connaissait un journaliste espagnol qui accepterait peut-être de publier une interview de moi avec quelques photos. Le journal était le magazine espagnol Interviú. Le journaliste était Vicente Ortuno et le photographe, Jean Marie Pulm. Ils sont venus à Vichy. Ils m’ont promis ainsi qu’à mon ami de ne publier aucune photo de ma figure et qu’un accord serait signé avant toute publication. En fait, ils me mentaient. Ils ont rapidement publié ce que vous pouvez voir dans Interviú du 22-28 février 1979, p. 64-66 (voyez ci-dessous). L’article me décrivait comme un Nazi sadique. J’en possède la traduction en français mais c’est sans intérêt. J’ai déposé plainte à Paris. J’ai gagné mon procès mais le montant des dommages et intérêts était ridicule (la présidente du tribunal était une juive du nom de Simone Rozès).

Ainsi donc les Croyants en « l’Holocauste » étaient restés assis sur ces plans pendant plus de trente ans après la guerre. Question : « D’où vient que les juifs et les communistes aient décidé de cacher les plans qui nous montraient la prétendue arme du crime ? » La réponse est que ces plans montraient clairement que les prétendues chambres à gaz homicides étaient des pièces conçues et utilisées comme dépositoires (ou espaces pour entreposer les cadavres en attendant leur incinération), exactement comme, par exemple, dans le camp de concentration de Sachsenhausen près de Berlin (là, le grand Leichenkeller était composé de trois pièces différentes : l’une pour les cadavres en bières, l’autre pour les cadavres non en bières et un autre encore était, lui, doté d’un système spécial d’isolation pour les cadavres contaminés). Ce genre d’emplacement était appelé « Leichenhalle » (hall à cadavres) ou «Leichenkeller » (cave à cadavres).

N’est-il pas étrange que l’homme qui avait découvert et cherché à publier un tel matériau ait été un révisionniste, c’est-à-dire un non croyant ?

Dans la grande photo d’Interviú on me voit désigner le Leichenkeller 1 du crématoire II à Auschwitz-Birkenau ; ce crématoire était situé près du terrain de football (Sportplatz) où les détenus disputaient les matchs ; parfois le ballon tombait dans la cour du crématoire, où il fallait aller le rechercher.

Dans la même photo, on peut apercevoir derrière moi deux autres plans.

Le 19 mars 1976, j’ai commandé et payé 116 photos (je possède encore la facture) mais, par la suite, j’ai rencontré de sérieuses difficultés à me les faire envoyer de Pologne à Vichy. Il m’a fallu demander l’intervention du Consulat de France à Cracovie. Bien entendu, je n’avais révélé à aucune de ces personnes d’une Pologne communiste que j’étais un révisionniste.

Dans la petite photo je montre le livre de Serge Klarsfeld, Mémorial de la déportation des juifs de France (1978) et j’explique quelques-unes des tricheries auxquelles le fraudeur s’est livré dans son livre.

Sitôt qu’ils ont eu connaissance de l’article d’Interviú, les Croyants en «l’Holocauste» ont commencé à publier les mêmes plans mais non sans expliquer aux lecteurs qu’il leur fallait comprendre que les termes allemands étaient des mots « codés » qui, par conséquent, demandaient à être « décodés ». Jean-Claude Pressac a nourri une prédilection pour ce genre de besogne, en particulier dans son énorme ouvrage intitulé Auschwitz : Technique and Operation of the gas chambers, publié à New York, en 1989, par la Fondation Beate Klarsfeld. Mais, vous le savez sans doute, Pressac a fini par se rétracter et, le 15 juin 1995 (un mois après sa comparution à ma demande dans un procès qui m’avait été intenté [pour ma Réponse à Jean-Claude Pressac (1994)]), il a signé un texte dans lequel il a fini par dire que le dossier officiel de l’histoire des camps de concentration nazis était « pourri » et seulement bon pour les « poubelles de l’histoire ». Sa rétractation est restée cachée pendant cinq ans et n’a été révélée qu’en mars 2000 par une historienne conventionnelle, Valérie Igounet, à la toute fin de son livre Histoire du négationnisme en France, Editions du Seuil, Paris, p. 651-652.

Bien à vous. RF