Lettre à Rivarol

[publiée dans Rivarol du 19 février]

« Hannibal », un régal ! Chaque semaine, je me délecte des chroniques de celui qui signe « Hannibal ». Celle qu’il a publiée sous le titre de « L’Amérique, mère de la religion de la Shoah » (Rivarol, 5 février 2015) constitue une synthèse magistrale de l’histoire d’une croyance qui a fini par s’imposer sinon au monde entier, du moins à la totalité, ou peu s’en faut, du monde occidental. Mais où se situe, en la circonstance, la mère de cette religion ? A cette question, « Hannibal » répond :

L’Amérique est la mère de la religion de la Shoah. Les pères de celle-ci sont nombreux comme les poils de la barbe du sage. Robert Faurisson a tort, l’Etat d’Israël n’est ni l’instigateur ni le principal bénéficiaire de la chose […].

Je n’ai jamais dit de l’Etat d’Israël qu’il était « l’instigateur  de la chose » pour la bonne raison que « la chose » a pris naissance avant même la fondation de cet Etat. Aurais-je dit qu’il en était « le principal bénéficiaire » ? La réponse à cette question se trouve dans la phrase à laquelle « Hannibal » fait ici allusion. Cette phrase, dite « de soixante mots », remonte au 17 décembre 1980 et je l’ai, ce jour-là, lentement débitée devant Ivan Levaï. Parlant  de « la chose », je lui ai précisé : « … dont les principaux bénéficiaires sont l’Etat d’Israël et le sionisme international et dont les principales victimes sont le peuple allemand, mais non pas ses dirigeants, et le peuple palestinien tout entier ».

On voit par là que j’ai désigné non pas un principal bénéficiaire mais deux principaux bénéficiaires : d’une part, l’Etat d’Israël et, d’autre part, le « sionisme international », ce qui englobe nécessairement l’Amérique. Je laisse à d’autres le soin de déterminer lequel de ces deux bénéficiaires exerce sur l’autre la plus forte emprise.

10 février 2015