Lettre à M. le Directeur responsable de la publication Al-Yom Assabeh, Paris
Monsieur le Directeur,
En dernière page de votre livraison du 11 mars 1985 je suis nommé et mis en cause dans un article signé de M. Tahar Ben Jelloun.
Je vous demande, en conséquence, de publier le texte ci-dessous, sans aucune déformation, dans les délais et dans les conditions ordinaires du «droit de réponse», en application de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881.
Veuillez recevoir, je vous prie, mes salutations distinguées.
Texte en droit de réponse
M. Tahar Ben Jelloun critique vivement les historiens révisionnistes et dit que les Arabes et, en particulier, Radio Tiers Monde, ne devraient pas s’intéresser aux thèses de ces historiens, inspirés, dit-il, par l’antisémitisme.
En fait, les révisionnistes pensent qu’il n’est plus possible de décrire les Allemands tout en noir et les juifs tout en blanc. Il faut se débarrasser des légendes de la dernière guerre mondiale. Les Allemands ont certes utilisé des camps de concentration mais ils n’ont été ni les premiers, ni les derniers à le faire. Dans ces camps ils employaient des fours crématoires pour y brûler des cadavres, ce qui n’a rien de criminel. Mais c’est un mensonge que d’ajouter qu’ils utilisaient des chambres à gaz homicides : il n’a jamais existé de tels abattoirs humains, même à Auschwitz. De la même façon, il est vrai que Hitler a traité les juifs en ennemis, mais il est faux qu’il ait donné l’ordre d’un génocide ou d’un holocauste, c’est-à-dire d’une extermination systématique. S’il l’avait fait, il n’y aurait plus de juifs européens. Le prétendu « holocauste des juifs » est une imposture historique. Le chiffre de six millions de victimes juives est « symbolique ». Peut-être est-il mort un million de juifs par tout fait de guerre comme il est mort quarante millions d’autres personnes par tout fait de guerre, de 1939 à 1945.
Le mythe de l’Holocauste est le mythe fondateur de l’État d’Israël. Il a permis à cet état de percevoir de l’Allemagne des réparations financières que même Nahum Goldmann, président du Congrès juif mondial, a qualifiées d’«astronomiques». Très inquiet des progrès du révisionnisme historique, le professeur W. D. Rubinstein, de Deakin University, a écrit en 1979 : « Si l’Holocauste venait à apparaître comme une imposture, l’arme n° 1 de l’arsenal de la propagande israélienne disparaîtrait. »
N.B. (à ne publier que si vous le jugez bon) : La déclaration du professeur Rubinstein a été faite dans Nation Review, 21 juin 1979, p. 639, et celle de Nahum Goldmann dans l’émission télévisée «Profil : Nahum Goldmann», Antenne 2, 18 août 1981, 22 h. De son côté, le professeur israélien Saul Friedländer a déclaré en 1980 : « L’école des historiens révisionnistes, ceux qui disent que l’Holocauste n’a jamais existé, que c’est une invention juive, est plus inquiétante que les positions politiques des États[1]. »
Un exposé, en langue arabe, de la thèse révisionniste peut se lire dans la livraison du 27 avril 1983 de Kol Al Arab.
9 avril 1985
______________
[1] Australian Jewish News, 3 octobre 1980, p. 13.