Lettre à Jacques Lesourne et à Nicolas Weil du Monde

Objet : Les mille et un mensonges du Monde sur le même sujet et toujours dans le même sens 
(19-20 janvier 1992, p. 2)
 
Messieurs, 
 
Merci d’enrichir ma collection de vos mensonges. Le « procès-verbal » (non daté, non signé, sans en-tête, sans référence), dit de Wannsee, prévoyait l’évacuation (Evakuierung) des juifs vers l’Est et non l’extermination des juifs. Vous prétendez qu’il prévoyait la mise à mort des juifs. Pour cela, vous falsifiez gravement les deux fameux alinéas qui portent sur la remise en liberté des juifs après la guerre (Freilassung) et un renouveau ou une reconstruction juive (eines neuen jüdischen Aufbaues). Sionisme et national-socialisme ne s’entendaient pas mal du tout. 
 
La thèse de « Wannsee » avait été abandonnée à la fin des années soixante-dix sous l’influence de Schleunes, Adam et Broszat ; Hilberg (!) s’était rallié à l’interprétation qui s’imposait (évacuation et non extermination) ; au colloque de Stuttgart (3-5 mai 1984), « Wannsee » était enterré. 
 
Vous ressuscitez le vieux mensonge. Il le faut bien. Phénomène d’intégrisme fort connu dans les cas de crise et de panique : on remet en circulation les pires bateaux, la fausse monnaie, les pieux mensonges. 
 
Je prépare une compilation des mensonges du Monde sur le prétendu «Holocauste» (recension 1992). Merci de votre Kollaboration.
 
23 janvier 1992