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Les juifs ont besoin du révisionnisme

Paul Touvier affirme qu’il ne se souvient pas d’avoir pris conscience, pendant la guerre, de beaucoup de déclarations ou d’événements concernant les juifs. On ne le croit pas. On l’accuse de feindre l’amnésie. On a tort.

À l’époque, le judéo-centrisme ne régnait pas comme il règne aujourd’hui, où l’attention se concentre (se focalise) sur les juifs. Ni le chancelier Hitler, ni le maréchal Pétain, ni le président Roosevelt, ni le camarade Staline ou Churchill, premier ministre de Grande-Bretagne, n’accordaient aux juifs l’attention qu’on leur porte aujourd’hui. Hitler se souciait plus du peuple allemand et des dangers du communisme que du sort des juifs. La guerre était mondiale. Elle se déroulait sur les cinq continents, sur terre, sur mer et dans les airs. Chacun des belligérants cherchait à ne pas perdre cette guerre atroce. Si le conflit a provoqué un million de morts juives sur un total de quarante à cinquante millions de victimes, il n’y a pas de raison pour que ce million-la l’emporte, dans la mémoire des peuples, sur les autres millions (des civils pour la plupart, des femmes, des enfants). Le révisionnisme invite à «revoir» les événements en élargissant sa vue à tous les événements. Galilée apportait une nouvelle vision de notre monde (le globe terrestre) en ce qu’il replaçait ce petit monde (ce canton de l’univers) dans un ensemble beaucoup plus vaste. Il faisait de plus remarquer que ce petit monde ne constituait pas du tout le centre de l’univers.

Les juifs ramènent tout aux juifs. C’est ainsi que, non contents d’avoir une vision ou une image fausse de la réalité, ils se complaisent dans une atmosphère intellectuelle confinée, propice à l’étroitesse d’esprit, à la rancœur, à la méfiance, à la haine. Le reste du monde les intéresse, certes, et même beaucoup, mais pour autant que le centre de ce monde reste le ghetto auquel, en pensée, ils reviennent inlassablement et dans lequel on dirait qu’ils veulent vivre et mourir.

Le révisionnisme peut avoir pour les juifs une valeur curative. Il peut les aider à s’extraire de leur ghetto. Il apprend d’abord à analyser et à vérifier les détails puis, en un second temps, à classer et à placer ces détails, là où il le faut et comme il le faut, dans de vastes ensembles. Il se nourrit de l’esprit d’analyse et il développe l’esprit de synthèse. Les juifs en ont besoin.

22 mars 1994

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[Publié dans Nouvelle Visionn° 33, juin-août 1994, p. 11-12.]