Le mythe de la bataille du plateau de(s) Glières : une révision qui en annonce bien d’autres
Dans son Histoire des Français sous l’Occupation, Henri Amouroux, dont le courage n’était que relatif, s’était déjà fait l’écho des doutes qu’on pouvait nourrir à son époque sur l’histoire officielle de ce qui, encore aujourd’hui, s’appelle pompeusement “la bataille du plateau des Glières”.
Je renvoie là-dessus à mes propres Écrits révisionnistes 1974-1998, vol. II, p. 721 (Lettre à Jacques Willequet) et 735 (Les révisionnistes proposent un débat public).
Aujourd’hui je recommande vivement l’article du Point.fr daté du 19 mars 2012 : La bataille des Glières a-t-elle eu lieu ?
En voici le début :
La bataille des Glières a-t-elle eu lieu ?
Une thèse [de Claude Barbier] vient mettre à mal la version communément admise selon laquelle une poignée de maquisards ont résisté à l’armée nazie.
La bataille des Glières du 26 mars 1944, symbole de la Résistance commémoré chaque année par Nicolas Sarkozy, ne serait-elle qu’une légende créée de toutes pièces ? Cette thèse, soutenue par de nouvelles recherches historiques, suscite la polémique en Haute-Savoie.
“Un des blasons de l’histoire millénaire et héroïque de la nation”, a écrit d’elle l’académicien Max Gallo, une “grande et simple histoire”, disait l’ancien ministre de la Culture André Malraux, ou simplement la “première bataille de la Résistance”, selon le site de l’Association des Glières : le plateau des Glières, que Nicolas Sarkozy visite tous les ans depuis 2007, a une histoire moins simple qu’il n’y paraît, si on en croit le résultat de nouvelles recherches qui suscitent une vive émotion.
Mythe
Au cœur de la polémique se trouve la thèse de Claude Barbier, soutenue en novembre 2011 à La Sorbonne devant un jury de spécialistes de la période, Olivier Wieviorka, Jean-Pierre Azéma, Pascal Ory, Gilles Vergnon et Jean-Marc Berlière. Ce docteur en histoire de 47 ans [il s’agit de Claude Barbier], qui a eu accès à des archives jusque-là inexploitées, écorne sérieusement la version officielle des événements. “Il n’y a pas eu de bataille à Glières”, assène-t-il. “Ce qui est appelé la bataille des Glières le 26 mars 1944, ce sont 2 maquisards tués et un autre blessé lors d’une reconnaissance offensive d’un détachement allemand de 30 à 50 hommes”, ajoute-t-il.
La conclusion de l’article intéressera particulièrement les révisionnistes. On y lit :
Jean-Marc Berlière, professeur émérite à l’université de Bourgogne [et membre du jury], prédit […] “un extraordinaire tournant historiographique” sur la période [de l’Occupation]. “Pendant 60 ans, on a vécu sur des équations fausses. Grâce à l’ouverture des archives et à une nouvelle génération d’historiens qui ne s’autocensurent plus, on va fortement nuancer et corriger ce qui a été écrit” sur l’Occupation, promet-il. “Petit à petit, un certain nombre d’événements vont apparaître pour ce qu’ils sont : des mythes, des légendes”, assure-t-il.
[Fin de l’article]
Les commentaires des lecteurs ne manquent pas non plus d’intérêt.
Je rappelle que Jean-Marc Berlière, spécialiste de l’histoire des polices en France, a notamment publié en 2009, chez Larousse, en collaboration avec Frank Liaigre, un excellent ouvrage intitulé L’Affaire Guy Môquet – Enquête sur une mystification officielle, et je me permets de renvoyer à mon article du 22 octobre 2007, Quels tracts Guy Môquet distribuait-il? (dans Écrits révisionnistes 2005-2007, vol. VI, p. 332).
20 mars 2012