Justice française, justice couchée (suite) : la chambre de Martine Ract-Madoux
Pierre Vidal-Naquet a diffamé Jean-Marie Le Pen mais il l’a diffamé… de bonne foi. Il a fauté mais, en quelque sorte, « à l’insu de son plein gré ». À en juger par un article du Monde (« Jean-Marie Le Pen a été débouté de ses poursuites en diffamation contre Pierre Vidal-Naquet », 15 septembre 1999, p. 12), l’historien juif avait qualifié de « tortionnaire » le président du Front national.
Suivons bien le raisonnement du tribunal présidé par Martine Ract-Madoux.
En un premier temps, le tribunal a reconnu qu’il y avait eu diffamation. En un deuxième temps, il a présenté comme un fait établi, sans nous en fournir la moindre preuve, l’assertion selon laquelle le père de P. Vidal-Naquet avait été «torturé par la Gestapo» et il a estimé qu’en conséquence « il était normal et légitime » que le fils évoque le « problème de la torture » et «le passé controversé» de J.‑M. Le Pen. En un troisième temps, le tribunal a invoqué les grands principes pour mieux bafouer la plus élémentaire justice : il a finalement donné raison au diffamateur (P. Vidal-Naquet) contre le diffamé (J.-M. Le Pen) au nom de ce qu’il a, sur un ton sentencieux, appelé « l’éthique », « le débat d’idées », « la discussion politique qui, même si elle est polémique et empreinte de passion, doit être autorisée dans une société démocratique ».
L’aplomb de la jugesse
Ce noble discours a été tenu par une jugesse qui s’est fait, depuis de longues années, une spécialité de condamner les révisionnistes pour délit d’opinion. En plus d’une occasion je lui ai personnellement manifesté le mépris que m’inspire la justice française. Je lui ai rappelé la mise en garde de Me Joannès Ambre : « Attention ! La justice française protège la diffamation ! » Je lui ai prouvé que les magistrats français nourrissent en général un solide mépris pour la vérité des faits et préfèrent donner dans la psychologie de pacotille, la philosophie à bon marché et le jugement à la tête du client. Je lui ai fait observer que les juifs bénéficient à la XVIIe chambre correctionnelle, sa chambre, d’un privilège : on ne met pas leur parole en doute, on ne leur demande pas de preuves de leurs accusations et on leur octroie à tous les coups le bénéfice de la bonne foi. Par exemple, les magistrats de cette chambre ont admis que Faurisson avait eu raison d’écrire que Léon Poliakov avait manipulé ou fabriqué des textes attribués au SS «repenti» Kurt Gerstein mais ils ont décrété que l’historien juif avait ainsi agi de bonne foi et pour les meilleurs motifs du monde. Ou bien ces mêmes magistrats ont fini par absoudre Jean Pierre-Bloch parce que – je cite – « traiter Faurisson de faussaire, c’est le diffamer, mais de bonne foi ».
Martine Ract-Madoux était donc payée pour savoir que le traitement de faveur accordé à P. Vidal-Naquet n’était qu’un expédient maintes fois dénoncé comme tel. Elle n’en a eu cure. Elle a récidivé.
Le 9 mai 1995 j’avais obligé l’antirévisionniste Jean-Claude Pressac, ami de Serge Klarsfeld, à venir s’expliquer devant un tribunal présidé par cette même jugesse. Le malheureux s’effondra. Il se révéla incapable de répondre aux questions les plus simples sur les prétendues chambres à gaz nazies. Martine Ract-Madoux en fut le témoin ébahi. Ses propres questions restaient sans réponse. Ce qui ne l’empêcha pas de condamner… Faurisson.
Le 16 mars 1998 je comparaissais devant son tribunal pour avoir rectifié dans un hebdomadaire une définition erronée du révisionnisme. Ma propre définition, courte et factuelle, aurait pu être contresignée par n’importe quel antirévisionniste, y compris Martine Ract-Madoux à qui j’en fis la remarque. Peine perdue : la jugesse me condamnait encore une fois. Elle ne jugeait pas mon écrit mais mon âme, qu’elle trouvait brune.
En fin de compte, le jugement rendu le 13 septembre 1999 au détriment d’un diffamé (J.-M. Le Pen) et au bénéfice d’un diffamateur (P. Vidal-Naquet) présente l’avantage de nous confirmer que :
– la justice française protège la diffamation ;
– les juifs peuvent diffamer impunément qui leur déplaît ; leur parole est d’or ;
– la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de Paris, lorsqu’elle est présidée par Martine Ract-Madoux, n’est qu’une chambre d’enregistrement de condamnations prononcées à l’avance par une jugesse qui se moque des faits, du droit et de la justice.
15 septembre 1999