Introduction à la réédition, en brochure, de mon interview à Storia Illustrata *
La seconde guerre mondiale a suscité tant d’horreurs, de souffrances et de passions qu’il est encore difficile de nos jours d’en traiter avec sérénité.
Mais ne devons-nous pas appliquer les méthodes de routine de la critique historique à tous les aspects de cette guerre, même et surtout à l’examen des problèmes les plus controversés ?
Le problème historique que les auteurs révisionnistes (Paul Rassinier, Arthur R. Butz, Wilhelm Stäglich,…) ont spécialement étudié est le suivant : s’il est incontestable que Hitler a traité les juifs en ennemis déclarés et qu’il a mis nombre d’entre eux en camps de concentration, Hitler a-t-il vraiment exterminé ou voulu exterminer les juifs européens ?
Ma réponse, comme celle de ces auteurs révisionnistes dont le nombre s’accroît à travers le monde, est que la prétendue politique d’extermination des juifs et l’emploi, à cet effet, de chambres à gaz homicides à Auschwitz ou ailleurs sont de ces aberrations qu’engendre toute guerre et qu’entretient toute propagande de guerre. Aussi longtemps qu’on croira à ces aberrations, on ne saura pas voir que le vrai crime, c’est la guerre elle-même avec son cortège d’horreurs vraies : horreurs volontaires comme le terrorisme sous toutes ses formes, horreurs involontaires comme les épidémies de typhus qui ont ravage les camps. Ceux qui croient sincèrement aux atrocités de fiction forgées sur le compte de l’Allemagne – essentiellement à partir de photos de typhiques morts ou moribonds – ne sont évidemment pas des menteurs mais les victimes d’une erreur historique.
Les révisionnistes usent de documents et d’arguments. Ceux qui ne sont pas d’accord avec les révisionnistes doivent répondre par des documents et des arguments. La répression et la censure sont des crimes contre l’esprit.
31 décembre 1986
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* Août 1979, n° 261.