Il convient d’apprendre à lire
Robert Brasillach, aux dires de Lucien Rebatet, aurait déclaré : « Je suis allé en Pologne ce printemps [1943], j’ai vu les ghettos, je sais ce qui se passe dans ceux de Lodz, de Lwow, de Varsovie. C’est le massacre, l’extermination par la faim ». Le journaliste du Point Saïd Mahrane présente ce propos rapporté comme la preuve de ce que R. Brasillach allait mentir quand, à son procès, il affirmera, avec ses amis, qu’« ils ignoraient tout, vraiment tout, disaient-ils, de l’existence des chambres à gaz, de l’extermination des juifs, du sort qui leur était réservé à Dachau, Auschwitz, Treblinka » (Quand Brasillach savait l’extermination des juifs, 13 octobre 2015).
L’extrapolation est ici manifeste. Brasillach aurait, tout au plus, vu des juifs qui mouraient de faim dans trois ghettos de Pologne et il aurait alors dit que, dans ces trois endroits, c’était le massacre ou l’extermination par la faim. Comment peut-on en conclure qu’il savait donc l’existence d’une extermination (forcément planifiée) par le gaz dans des chambres à gaz situées dans trois camps situés, l’un en Bavière, le deuxième en Silésie et le troisième au nord-est de la Pologne ?
Je passe ici sur le fait qu’après la guerre on a cherché à nous faire croire aux gazages homicides de Dachau et qu’à partir de 1960 on nous a expressément fait savoir que nul n’avait été gazé dans ce camp. Je passe aussi sur le fait qu’à Auschwitz on n’a trouvé aucune preuve de gazage homicide (Robert Jan van Pelt en décembre 2009 : « Nous n’avons aucune preuve matérielle pour 99% [sic] de ce que nous savons »). Je passe encore sur le fait que, conformément à l’article 21 du Statut du Tribunal militaire international (TMI) de Nuremberg, les rapports des Nations Unies (c’est-à-dire des pays vainqueurs) sur les crimes de guerre de leurs vaincus allemands avaient valeur de preuves authentiques et qu’à ce titre le document PS-3311 avait précisément valeur de preuve authentique, lui qui affirmait par exemple l’existence et l’emploi à Treblinka non de chambres à gaz homicides mais de chambres à vapeur homicides ; la Pravda (« la Vérité »), elle, affirmait qu’à Auschwitz les victimes étaient tuées à l’électricité et que, tombant sur un tapis roulant, leurs cadavres étaient conduits au sommet d’un haut-fourneau pour y être brûlés. Je passe enfin sur le fait qu’en 70 ans aucune expertise médico-légale n’a été produite concluant à l’existence et au fonctionnement d’une seule chambre à gaz homicide ; dans toute l’Europe, la première et unique expertise de ce genre avait conclu négativement : il s’agissait de celle du professeur René Fabre concernant le camp du Struthof-Natzweiler (1er décembre 1945).
Ici je m’attarde seulement sur le fait que cet article du Point nous fournit, encore 70 ans après la guerre, un exemple parlant de pure extrapolation et de pure spéculation nous montrant de quelle manière s’est forgé le plus gros et le plus rouge mensonge d’une propagande de guerre. Tout cela ne résulte ni d’un complot, ni d’une conjuration mais d’un conformisme et d’un panurgisme dictés par la paresse d’esprit et ce « délire de mentir et de croire qui s’attrape comme la gale » (Céline, dans Voyage au bout de la nuit).
17 octobre 2015