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Hypocresia


Avec méticulosité, Mérée Drante chante, fragment par fragment, le passage central d’une «Déclaration d’historiens» parue dans Le Monde du 21 février 1979 ; puis, en écho, Robert (votre serviteur) récite chacun de ces fragments.*

En 1979, j’avais 50 ans. Certes, cette année-là, dans Le Monde, journal oblique, des historiens français se sont, comme on le voit, réunis à 34 pour signer une «déclaration» d’une sublime nigauderie professorale : un régal, un nanan, un vrai nougat de pure sottise universitaire !

Mais il faut croire que les malheureux ne pouvaient faire mieux. En effet, par la suite, et jusqu’à ce jour même (25 janvier 2015) où je me trouve fêter mon 86e anniversaire, il ne s’est pas trouvé un seul historien, un seul universitaire, un seul spécialiste, un seul profane, en France comme à l’étranger, pour apporter une meilleure réponse à une question que je n’ai cessé de répéter depuis le début des années 1960 : « Pouvez-vous me montrer, dessin technique à l’appui, comment était faite et comment, diable, pouvait techniquement fonctionner cette prodigieuse arme de destruction massive qu’aurait été une “chambre à gaz nazie” à l’acide cyanhydrique ? »

Certains de ces 34 nigauds sont encore en vie. Se penchent-ils parfois sur leur passé? Peut-on avoir leur sentiment aujourd’hui sur cette mirifique « déclaration » ? Des journalistes pourraient-ils aller leur poser la question ? Sait-on jamais ? À entendre la voix de la Terrible Mérée Drante peut-être pourraient-ils soudain rentrer en eux-mêmes et prendre conscience de leur égarement.

25 janvier 2015

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* « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz », Le Monde, 21 février 1979, p. 23.