|

En France, la répression du révisionnisme (suite)

Mon avocat, Me Éric Delcroix, vient de publier La Police de la pensée contre le révisionnisme. Du jugement de Nuremberg à la loi Fabius-Gayssot.* En guise d’illustration de son étude on pourrait méditer l’expérience que, personnellement, je viens de vivre à mon retour des États-Unis, le 17 septembre 1994 au soir.

Aux États-Unis, j’ai pu, en quelques semaines, d’abord participer à la conférence internationale de l’Institute for Historical Review à Los Angeles puis donner, dans l’Alabama, une conférence au sein d’une université, sur le révisionnisme historique. Diverses chaînes de radio et de télévision ont reproduit mes propos.

Les Américains sont étonnés d’apprendre qu’en France il existe une loi qui permette de condamner à des peines de prison ou à de lourdes sanctions financières ceux qui, comme moi, affirment qu’ils ne croient pas aux magiques chambres à gaz hitlériennes. Ils me demandent : « Mais la France n’a-t-elle pas pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité ? » Je ne manque pas de leur répondre que cette devise, qui figure au fronton de toutes nos prisons, date de 1792, année où fut pour la première fois utilisée la guillotine. La France a une longue tradition de guerres civiles. Elle est à la fois anarchiste et monarchiste ou napoléonienne ; parce qu’elle est intimement portée au désordre gaulois, elle est aussi dirigiste et policière ; profondément indisciplinée, elle aspire souvent à la trique et au dirigisme d’État. Elle est peut-être la première au monde pour la répression qu’elle a, pendant des siècles, exercée contre ses intellectuels. La liste est impressionnante des auteurs qui ont été, dans notre pays, embastillés, contraints à l’exil, exécutés, épurés.

A mes auditoires américains, j’ai souvent dit que lorsque l’avion me ramène en France ma gorge se noue. Je sais le sort que me réservent mes compatriotes.

Le 17 septembre 1994 au soir, j’apprenais qu’un huissier s’apprêtait à opérer une descente à mon domicile en compagnie du commissaire de police de la ville et d’un serrurier. Me précipitant chez cet huissier, j’ai pu, en lui versant une somme de six mille cinq cents francs (sur quarante six mille qui m’étaient réclamés), faire annuler provisoirement une telle descente. Rentré à mon domicile, je découvrais dans mon courrier un avis du Trésor public exigeant que je paie dans les trente jours une amende de trente mille francs. Bien entendu, tout cet argent m’est réclamé sur le fondement de condamnations judiciaires pour « contestation de crimes contre l’humanité ».

En cinq mois, je viens déjà de verser 128.500 F. Par ailleurs, comme, juste après ma condamnation à verser ces trente mille francs, j’avais demandé à un tribunal de m’accorder la faveur d’un paiement étalé sur plusieurs mois, la cour d’appel de Paris, présidée par la juive Violette Hannoun, avait décidé non seulement de me refuser cette faveur, mais de m’obliger à verser, au surplus, quatre mille francs supplémentaires à chacune des organisations juives et autres qui s’étaient opposées à ma demande ; autrement dit, me voici contraint de verser 30.000 F + 44.000 F + les frais d’avoués de la partie adverse + mes propres frais d’avocat et d’avoué. Et je ne parle pas d’autres sommes à verser pour d’autres condamnations…

Telle est la France où règne ce qu’Annie Kriegel elle-même appelle la « police juive de la pensée ».

24 septembre 1994

______________

* Disponible auprès des éditions Akribeia.