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Éditorial de la Revue d’histoire révisionniste n° 2

La deuxième livraison de la Revue d’histoire Révisionniste paraît en un moment où se confirme la tournure prise par les événements internationaux lors de la sortie de notre première livraison, en mai 1990.

L’hégémonie des quatre grands vainqueurs de 1945 est remise en cause par la montée en puissance des deux grands vaincus, l’Allemagne et le Japon. Le monde arabe, de son côté, accepte de moins en moins une conséquence indirecte de la victoire des Alliés : la loi israélienne en terre de Palestine. Il s’ensuit une remise en cause générale de l’histoire de la seconde guerre mondiale, telle que les vainqueurs de 1945 l’avaient écrite et imposée au reste du monde. Les vaincus, nous disait-on, avaient eu la responsabilité unilatérale de la guerre et ils avaient, unilatéralement, commis des crimes sans précédent dans l’histoire ; l’Allemagne, en particulier, avait programmé et entrepris l’extermination systématique du peuple juif ; à maux exceptionnels, remède exceptionnel : une portion de la planète, pourtant occupée en grande partie par le peuple de Palestine, avait été, quelques années plus tard, dévolue au peuple juif.

L’Allemagne et le Japon n’admettront plus longtemps les vérités forgées au tribunal de Nuremberg et au tribunal de Tokyo. Le rapport des forces économiques a trop changé pour que le rapport des forces morales ne change pas à son tour.

Depuis quelques mois l’histoire officielle, telle que croyait l’avoir fixée le tribunal de Nuremberg, procède d’elle-même à une série de révisions ; la plus spectaculaire touche à ce qu’on appelle le « communisme ». Aujourd’hui, celui-ci nous est décrit, y compris par la plupart des pays «communistes», comme un fléau. Or, en dehors de l’Espagne, le seul pays européen qui ait vraiment combattu le « communisme » est l’Allemagne, tandis que les Alliés lui prodiguaient armes, argent et technologie. On ne peut donc plus tout à fait juger l’Allemagne comme elle l’a été à Nuremberg, quoi qu’on pense par ailleurs du régime politique qu’elle s’était choisi pour combattre un tel « fléau ».

Le tribut payé par le peuple allemand à ses vainqueurs, « communistes » ou non «communistes», paraît aujourd’hui de plus en plus lourd. Amputée d’un tiers, scindée en deux, occupée par quatre grandes puissances, l’Allemagne a été mise en coupe réglée. Des millions de ses fils et de ses filles, qui avaient survécu à la fournaise de la guerre, ont été jetés dans des camps de prisonniers ou des camps de concentration sur l’horreur desquels la lumière commence à poindre. La plus forte et peut-être la plus mortelle des déportations de l’histoire a décimé les populations allemandes de l’Est européen. On a fait main basse sur les savants, les brevets, les usines de tout un pays. Mais surtout, c’est l’âme de l’Allemagne qu’on a cherché à tuer. La patrie de Goethe et de Beethoven s’est vu reprocher un crime inouï, atroce, sans véritable précédent dans l’histoire : elle avait arbitrairement choisi un groupe humain, les juifs, et, lui reprochant d’être né, elle en avait entrepris l’extermination systématique, en particulier grâce à un système abominable, celui de la chambre à gaz. Submergée par une réprobation quasi universelle, l’Allemagne était mise au ban des nations. Elle n’avait d’autre ressource que de baisser la tête et de se battre la coulpe. Mieux : elle collaborait avec ses vainqueurs. Soumise en tout, l’Allemagne de l’Ouest faisait entendre la voix de ses vainqueurs de l’Ouest, et l’Allemagne de l’Est, la voix de son vainqueur de l’Est.

En l’espace de moins d’une année – on vient de le voir –, l’édifice s’est écroulé. L’avenir nous dira peut-être exactement pourquoi et comment.

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« Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l’administration des preuves […] »; «Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve des faits de notoriété publique […]». C’est au nom de tels principes, exprimés par les articles 19 et 21 de son statut, que le Tribunal militaire international de Nuremberg allait accorder valeur de « preuve authentique » aux rapports des commissions d’enquête alliées concluant que «Katyn» était un crime allemand, qu’« Auschwitz » signifiait quatre millions de meurtres et qu’« Auschwitz » encore – figure emblématique – était le lieu où les Allemands avaient inscrit, jusque dans la conception même de deux grands crématoires (les crématoires-II et III, situés à Birkenau), leur volonté d’exterminer les juifs dans de vastes chambres à gaz homicides.

Or, en quelques mois, l’histoire officielle révise son jugement sur ces trois points et s’apprête vraisemblablement à opérer bien d’autres rectifications. Elle décrète aujourd’hui que « Katyn » est un crime soviétique, qu’« Auschwitz » signifie un million de morts (en attendant d’autres révisions à la baisse) et que les crématoires en question n’auraient été conçus que comme des crématoires, dont les chambres froides, très tardivement, auraient été « bricolées » en chambres à gaz homicides ! Mais la liste des rectifications officielles va bien au-delà de ces trois exemples.

C’est le moment que choisit la France pour créer une loi qui interdise qu’on touche au dogme de Nuremberg et pour proclamer à la face du monde que la vérité historique sur la seconde guerre mondiale a été, une fois pour toutes, établie par un quarteron de juges français, américains, britanniques et sovié- tiques en 1945-1946 ainsi que par quelques tribunaux français qui se sont inspirés de l’esprit de Nuremberg. Cette loi est parue au Journal officiel de la République française le 14 juillet 1990 ; elle charge la police, la gendarmerie, les magistrats et les gardiens de prison de protéger le décalogue et le catéchisme de Nuremberg.

Au siècle dernier, c’est quand l’Église catholique romaine s’est sentie en crise devant l’incrédulité montante qu’elle a, en 1870, proclamé le dogme de l’infaillibilité pontificale. En 1990, c’est parce que les tenants de la religion de l’Holocauste, rendus anxieux par la montée du scepticisme révisionniste, ne savent plus à quel saint se vouer qu’ils instituent, sur l’initiative de Laurent Fabius et par l’entremise du Parti communiste, le dogme de l’infaillibilité du tribunal de Nuremberg.

Ce dogme fixe à jamais l’histoire des années 1941-1945 tandis que tout ce qui précède ou suit cette période relève de la libre appréciation de chacun.

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On a peur des révisionnistes mais on prend modèle sur eux. On les place sous haute surveillance mais on les imite. Sans leurs découvertes (en particulier sans le rapport Leuchter), jamais l’histoire officielle n’aurait consenti de telles rectifications. La poussée révisionniste est puissante parce qu’elle se combine avec une loi naturelle : celle qui veut que le temps fasse son office et apaise les passions.

 

L’histoire, peu à peu, recouvrera ses droits. Pour paraphraser les articles 19 et 21 du statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, on peut dire que « l’historien est lié par les règles techniques relatives à l’administration des preuves » et que «l’historien exige que soit rapportée la preuve des faits de notoriété publique». Les révisionnistes marqueront plus de respect pour ces principes séculaires que pour telle loi de rencontre. Les historiens officiels n’ont d’autre ressource que d’en faire autant. Nous les y aiderons, quoi qu’il doive nous en coûter.

1er août 1990