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De plus en plus d’eau dans le gaz ! L’Israélien Gilad Atzmon tient des propos de plus en plus révisionnistes

Né en 1963 en Israël, Gilad Atzmon réside à Londres. Le 13 mars 2010, il a développé des considérations de nature révisionniste que je reproduis ci-dessous sans que ceux-ci aient besoin du moindre éclaircissement ou du moindre commentaire ; je reproduirai simplement en italique les parties qui me semblent les plus intéressantes (https://gilad.online/writings/after-all-i-am-a-proper-zionist-jew-by-gilad-atzmon.html).

Quand j’étais jeune et naïf, je considérais l’histoire comme une matière universitaire sérieuse. Telle que je la comprenais, l’histoire avait quelque chose à voir avec la recherche de la vérité, les documents, la chronologie et les faits. J’étais convaincu que l’histoire avait pour but de transmettre un récit raisonnable du passé, fondé sur une recherche conduite avec méthode. Je pensais aussi qu’elle s’appuyait sur le postulat que la compréhension du passé est susceptible d’éclairer un peu notre présent et même de nous aider à imaginer un avenir meilleur. J’ai grandi dans l’État juif et il m’a fallu pas mal de temps pour comprendre que le récit historique juif est très différent. Dans le ghetto intellectuel juif, on décide ce que doit être le futur, puis on construit un « passé » qui corresponde. Curieusement, c’est exactement la même méthode qui prévaut chez les marxistes qui modèlent le passé jusqu’à ce qu’il s’accorde gentiment à leur vision de l’avenir. Comme le dit une vieille blague russe : « Quand les faits ne collent pas avec l’idéologie marxiste, les sociologues communistes modifient les faits (plutôt que d’avoir à réviser la théorie). »

Quand j’étais jeune, je ne pensais pas que l’histoire fût une question de décisions ou d’accords politiques entre un lobby sioniste enragé et son rescapé de l’Holocauste préféré. Je tenais les historiens pour des spécialistes engagés dans des recherches relevant de méthodes rigoureuses. Dans ma jeunesse, j’ai même envisagé de devenir historien.

Quand j’étais jeune et naïf, j’étais aussi plus ou moins convaincu que ce que l’on nous racontait au sujet de notre passé « collectif » juif s’était réellement produit. Je croyais à tout : au royaume de David, à Massada et puis à l’Holocauste avec le savon juif, les abat-jour, les marches de la mort, les six millions.

Il se trouve qu’il m’a fallu de nombreuses années pour comprendre que l’Holocauste, cette croyance centrale de la foi juive contemporaine, n’était absolument pas un récit historique, car les récits historiques n’ont pas besoin de la protection de la loi et des hommes politiques. Il m’a fallu des années pour saisir que mon arrière-grand-mère n’avait pas été transformée en « savonnette » ou en « abat-jour ». Elle a probablement péri d’épuisement, du typhus ou bien peut-être même lors d’une fusillade massive. C’était certes assez triste et tragique, mais ce n’était pas tellement différent du sort qu’ont connu des millions d’Ukrainiens qui ont appris ce que le communisme signifiait réellement. « Certains des pires assassins de masse de l’histoire furent des juifs », a écrit le sioniste Sever Plocker sur le site israélien Ynet [du quotidien Yediot Aharonot], révélant l’Holodomor et l’implication des juifs dans ce crime colossal, probablement le pire crime du xxe siècle. Le sort de mon arrière-grand-mère n’avait pas été bien différent de celui de centaines de milliers de civils allemands tués, dans une campagne de bombardements aveugles cyniquement orchestrée, parce qu’ils étaient allemands. De même, les habitants d’Hiroshima sont morts pour la simple raison qu’ils étaient japonais. Un million de Vietnamiens sont morts simplement parce qu’ils étaient vietnamiens et un million trois cent mille Irakiens sont morts parce qu’ils étaient irakiens. En bref, les circonstances tragiques de la disparition de mon arrière-grand-mère n’étaient pas après tout aussi spéciales que cela.

Cela ne tient pas debout.

Il m’a fallu des années pour admettre que le récit de l’Holocauste, sous sa forme actuelle, ne tient pas debout, historiquement parlant. Voici simplement une petite anecdote sur laquelle il convient de s’arrêter : si, par exemple, les nazis avaient voulu débarrasser leur Reich des juifs (Judenrein = libéré des juifs) ou même les voir morts, comme le soutient le récit sioniste, comment se fait-il qu’ils en aient ramené à pied des centaines de milliers à l’intérieur du Reich à la fin de la guerre ? Cette question m’a poursuivi pendant pas mal de temps. J’ai fini par me lancer dans une recherche historique sur cette question et j’ai appris, sous la plume d’un historien israélien spécialiste de l’Holocauste, le professeur Israel Gutman, que des prisonniers juifs s’étaient en fait joints volontairement à ces marches. Voici un témoignage emprunté au livre du professeur Gutman :

L’un de mes amis et parents du camp est venu me voir, la nuit de l’évacuation, et m’a proposé un endroit pour nous cacher tous les deux, quelque part sur la route reliant le camp à l’usine […]. Son intention était de sortir du camp avec l’un des convois, de s’échapper à proximité du portail et, profitant de l’obscurité, de nous éloigner un peu du camp. La tentation était très forte. Pourtant, après avoir bien réfléchi, j’ai décidé de rejoindre [la marche] avec tous les autres détenus et de partager leur sort (Israel Gutman [dir.], Des gens et des cendres. Le livre d’Auschwitz-Birkenau, Merhavia [Israël], 1957 [en hébreu]).

Ici, je suis perplexe : si les nazis dirigeaient une usine de la mort à Auschwitz-Birkenau, pourquoi les prisonniers juifs se sont-ils joints à eux à la fin de la guerre ? Pourquoi les juifs n’ont-ils pas attendu leurs libérateurs de l’Armée rouge ?

Je pense que, soixante-cinq ans après la libération d’Auschwitz, nous sommes en droit de poser les questions qui s’imposent. Nous devrions exiger des preuves historiques et des arguments probants, au lieu d’adhérer à un récit religieux imposé par la pression politique et des lois. Il nous faut dépouiller l’Holocauste de son statut d’exception judéo-centrique et le traiter comme un chapitre historique appartenant à une époque donnée et à un lieu donné.

Soixante-cinq ans après la libération d’Auschwitz, nous devrions reprendre possession de notre histoire et nous demander : « Pourquoi ? » Pourquoi les juifs étaient-ils détestés ? Pourquoi les peuples européens se sont-ils dressés contre leurs voisins ? Pourquoi les juifs sont-ils détestés au Moyen-Orient, une région où ils avaient sûrement une chance d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire tourmentée ? S’ils avaient sincèrement envisagé de le faire, comme l’affirmaient les pionniers du sionisme, alors pourquoi ont-ils échoué ? Pourquoi l’Amérique avait-elle durci ses lois d’immigration, alors que grandissait le danger pour les juifs européens ? Nous devrions aussi nous demander à quoi servent les lois sanctionnant le négationnisme de l’Holocauste. Que cache la religion holocaustique ? Tant que nous ne serons pas capables de poser ces questions, nous serons soumis aux sionistes et aux complots de leurs agents néoconservateurs. Nous continuerons à tuer au nom de la souffrance juive. Nous continuerons à être complices des crimes contre l’humanité de l’Occident impérialiste.

Aussi accablant que cela puisse paraître, un chapitre horrible de l’Histoire s’est vu à un certain moment conférer un statut d’exception métahistorique. Sa « factualité » a été consacrée par des lois draconiennes et son argumentaire protégé par tout un cadre sociopolitique. L’Holocauste est devenu la nouvelle religion de l’Occident. Il s’agit malheureusement de la plus sinistre des religions que l’humanité ait connues. C’est un permis de tuer, d’écraser, d’atomiser, d’effacer, de violer, de piller et de se livrer au nettoyage ethnique. Il a fait de la vengeance et des représailles des valeurs occidentales. Toutefois, bien plus préoccupant encore est le fait qu’il prive l’humanité de son héritage ; il a pour fonction de nous empêcher d’examiner notre passé avec dignité. La religion holocaustique prive l’humanité de son humanisme. Dans l’intérêt de la paix et des générations futures, l’Holocauste doit être immédiatement dépouillé de son statut d’exception. Il doit être soumis à un examen historique approfondi. La vérité et la recherche de la vérité sont un devoir humain élémentaire. Elles doivent l’emporter.

Enfin, le 25 mars 2010, son site a contenu la déclaration suivante :

Les dirigeants de l’Aipac* sont manifestement en train de répéter les graves erreurs de leurs prédécesseurs du Congrès juif américain. Ils ne tirent pas de leçon de leur histoire, car il n’existe aucun texte d’histoire juif qui permette d’apprendre. En guise de texte d’histoire, les juifs ont l’Holocauste, événement qui s’est transformé avec le temps en religion. – La religion de l’Holocauste est de toute évidence judéo-centrée jusqu’à la moelle. Elle incarne la raison d’être des juifs. Pour les juifs, elle signifie un total épuisement de la diaspora, elle considère le goy comme un meurtrier « irrationnel » en puissance. La nouvelle religion juive prêche la vengeance. Elle établit même un nouveau Dieu juif. Au lieu du vieux Jéhovah, le nouveau Dieu juif est « le juif » lui-même : cet être courageux et plein d’esprit, celui qui a survécu à l’ultime et totalement sinistre génocide, celui qui est sorti des cendres pour s’élancer vers un nouveau commencement. – Dans une certaine mesure, la religion de l’Holocauste est le signe que les juifs ont rompu avec le monothéisme, car tout juif est un petit dieu ou une petite déesse en puissance. Gilad Shalit est le dieu de « l’innocence », Abe Foxman est le dieu de l’antisémitisme, Madoff est le dieu de l’escroquerie, Greenspan est le dieu de la « bonne économie », Lord Goldsmith est le dieu du «feu vert» [à la guerre en Irak], Lord Levy est le dieu de la collecte de fonds, Wolfowitz est le dieu du nouvel expansionnisme américain et l’Aipac est l’Olympe américain où les élus américains, simples mortels, viennent implorer pitié et pardon d’être des goyim et d’oser dire de temps à autre la vérité sur Israël. – La religion de l’Holocauste est l’étape finale de la dialectique juive ; c’est la fin de l’histoire juive car c’est la forme la plus profonde et la plus sincère de « l’amour de soi ». Plutôt que d’inventer un dieu abstrait qui préfère que les juifs soit le peuple élu, dans la religion de l’Holocauste les juifs suppriment la substance divine intermédiaire. Le juif se choisit simplement lui-même. C’est pourquoi la politique identitaire juive transcende la notion d’histoire et va au-delà. Dieu est le maître de cérémonie. Et le nouveau Dieu juif ne peut être soumis à des contingences humaines. Le nouveau Dieu juif, c’est-à-dire « le juif », se contente de récrire les fables qui servent à la tribu à tout moment donné. Cela explique peut-être pourquoi la religion de l’Holocauste est protégée par des lois, alors que tout autre chapitre ou récit historique est débattu ouvertement par les historiens, les intellectuels et l’homme de la rue. – Comme on peut le deviner, avec une vision du monde aussi intensément égocentrique, il ne reste plus beaucoup de place pour l’humanité, la grâce ou l’universalisme. Il est très difficile de dire si les juifs pourront, sur un plan collectif, guérir de leur nouvelle religion. Cependant, il est crucial que tous les humanistes se dressent contre la religion de l’Holocauste qui ne peut que propager le malheur, la mort et le carnage.

27 mars 2010

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* America Israel Political Action Committee – éd.