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Au secours de Vincent Reynouard

Vincent Reynouard, vingt-huit ans (sans emploi aujourd’hui), sa femme (sans emploi) et leurs deux enfants, quatre ans et dix mois, seront à la rue le 1er juillet. Ils ne disposent pour toutes ressources que de mille six cents francs au titre des allocations familiales. C’est seulement dans deux mois que V. Reynouard percevra le RMI (Revenu minimum d’insertion). 
 
Le 14 avril, il est passé devant un tribunal de quinze juges qui ont refusé de décliner leur identité. Ces juges constituaient la Commission de discipline du ministère de l’Éducation nationale. V. Reynouard et son avocat, Me Jean Stévenin, se sont trouvés devant un mur de glace. La condamnation a été portée à l’unanimité, ce qui empêche tout recours au sein des instances du ministère. Il ne reste que la voie d’un recours auprès d’un tribunal administratif qui risque de ne rendre sa décision que dans plusieurs années. Pour l’année 1995-1996, son chef d’établissement avait noté le jeune enseignant de mathématiques dans les termes suivants : « Ponctualité et assiduité : bien. Activité et efficacité : très bien. Autorité et rayonnement : très bien. Très proche des élèves, M. Reynouard assure son service avec sérieux. » Élèves et parents d’élèves avaient manifesté de façon durable et ingénieuse leur protestation contre la suspension en décembre 1996 de V. Reynouard par le recteur Philippe Lucas. En vain.
 
François Bayrou porte la responsabilité finale de cette révocation. Il appartient à un groupe politique qui prétend s’être donné pour priorité la lutte contre le chômage des jeunes. Historien, il sait qu’il n’y a pas de preuve scientifique de l’« Holocauste » des juifs. Il préconise, en conséquence, une méthode « allégée » d’administration des preuves.
 
25 avril 1997