L’abjuration de Bernard Notin
De guerre lasse, Bernard Notin vient d’abjurer ses convictions révisionnistes. Il n’est pas le premier révisionniste à choisir l’abjuration et il ne sera probablement pas le dernier.
Enseignant les sciences économiques à l’Université Jean Moulin (Lyon-III), il avait, en août 1987, publié dans la revue Économies et Sociétés un article sur « Le rôle des médias dans la vassalisation nationale : omnipotence ou impuissance ? » Au passage, il avait, en quelques lignes, donné comme exemple de l’indifférence des médias pour la réalité leur «discours» sur les chambres à gaz nazies. Il estimait que les preuves proposées pour démontrer l’existence de ces chambres à gaz évoluaient « au gré des circonstances et des époques » ; pour lui, ces preuves se limitaient à des locaux « peu crédibles », à « l’affirmation des vainqueurs » et à des « on-dit ».
À partir de janvier 1990 les organisations juives allaient orchestrer une formidable campagne contre l’enseignant lyonnais. Menée principalement par le Dr Marc Aron, président des institutions et des organisations juives de Lyon, président de la section européenne du Congrès juif mondial, membre éminent de la Loge des B’naï B’rith, cette campagne a eu pour le jeune universitaire de graves conséquences sur les plans médiatique, universitaire et juridique. Pendant trois ans B. Notin et sa femme ont connu, jusque dans leur vie personnelle et familiale, un véritable enfer.[1] Père de cinq très jeunes enfants, avec pour toutes ressources un salaire unique amputé par des condamnations judiciaires ou administratives, B. Notin, conseillé par son avocat, Me Gilbert Collard, s’est vu contraint à l’abjuration.
Comme on le verra par le communiqué de presse ci-dessous, il proteste contre la persécution et les persécuteurs (qu’il n’ose pas désigner clairement) mais, en même temps, il renie ce qu’il avait écrit, il accuse les révisionnistes de « réécrire l’histoire de travers » et il demande pardon. Pour commencer, il clame sa foi dans le génocide des juifs et dans les chambres à gaz nazies. Galilée avait abjuré devant le Saint-Office de l’Église catholique, apostolique et romaine ; B. Notin, lui, vient d’abjurer devant le Sanhédrin, les grands prêtres de la religion de l’« Holocauste » et la Synagogue.
(P. J.: communiqué de presse de Bernard Notin en date du 3 février 1993.)
24 février 1993
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[1] Parmi les formes les plus abjectes prises par cette persécution, citons les faits suivants : en 1990 Mme Notin allait de justesse sauver de la mort leur chien presque achevé à coups de couteau; six semaines plus tard, elle allait trouver le cadavre de leur chat achevé à coups de couteau. Pratique courante. Encore récemment, aux États-Unis, le responsable d’un journal accusé par le B’nai B’rith d’avoir publié un texte révisionniste a reçu le cadavre d’un animal avec un couteau fiché dans le corps (Houston Chronicle, 20 février 1993, p. 31A).
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3 février 1993
Communiqué de presse de Bernard Notin
On prétend de nouveau, illégalement et par la pression physique, m’interdire d’enseigner et d’exercer le métier pour lequel les contribuables me paient. Pour cette raison, une mise au point brève et définitive s’impose de ma part :
1) Je ne remets pas du tout en cause l’existence du génocide juif et des chambres à gaz. Mon article ne visait nullement à en nier l’évidence mais à en condamner la médiatisation (et donc la banalisation), à critiquer la mise en scène permanente et indécente de l’horreur au moyen de ce qui me semblait être, parfois, des techniques douteuses.
Je ne suis pas historien mais économiste. Mon ambition n’a jamais été de réécrire l’histoire de travers mais d’analyser l’omnipotence des média et leurs interprétations simplistes, dont témoigne d’ailleurs pleinement mon cas personnel.
2) Je ne suis évidemment pas antisémite. Comment pourrais-je l’être puisque je me suis nourri de la lecture des auteurs juifs européens ? Parmi ceux qui ont le plus compté dans ma formation intellectuelle, je citerai, entre autres, Karl Polanyi, Émile Benveniste, Ernst Kantorowicz et Arthur Koestler, vis-à-vis desquels ma reconnaissance est immense.
3) Je m’étonne de ce que, dans un État de Droit, la loi ainsi que les décisions de justice qui m’ont rétabli dans mon droit (et mon devoir) d’enseigner ne soient pas respectées. Je m’étonne que toute latitude soit laissée à certains groupes pour lesquels leur bon vouloir est la seule loi et la violence la seule forme de débat possible. Ce qui augure mal du devenir de notre démocratie où l’état de fait tend à se substituer peu à peu à l’État de Droit.
4) J’ai pris conscience avec consternation que mon article sur les media et surtout l’interprétation abusive qui en a été faite ont pu blesser certains de mes compatriotes. Si j’ai causé, involontairement, la moindre souffrance à qui que ce soit, je lui en demande pardon. Mais qu’on prenne en compte la souffrance qui a été depuis trois ans celle des miens, de mon épouse et de mes cinq enfants. Qu’on songe au désarroi de mon père devant la campagne menée contre moi, lui qui, réfractaire au STO, dut se terrer pour échapper à l’occupant nazi.