À l’État français (1940-1944) nous serions redevables de…
Selon Dominique Venner (Histoire de la Collaboration, Pygmalion/Gérard Watelet, Paris 2000 [avril], 768 p.), nous serions redevables à l’État français (1940-1944) des innovations suivantes :
– Le 1er mai chômé et payé (p. 110),
– Le comité social d’entreprise, institué par la Charte du travail (p. 110), avec «minimum vital», etc.,
– La médecine du travail, issue de la Fondation pour l’étude des problèmes humains (Alexis Carrel) (p. 560),
– La retraite des vieux (p. 110) ou « allocation aux vieux travailleurs »,
– Les restaurants communautaires (« Rescos »), ancêtres des « restaurants du cœur » (p. 111),
– L’éducation physique à l’école (Jérôme Carcopino développe l’éducation physique à l’école, jusque-là quasi inexistante en France) (p. 560),
– Les centres régionaux d’éducation physique et sportive (CREPS) (n. 43 des p. 110-111),
– La médecine scolaire (p. 560),
– Le carnet de santé scolaire, issu de la Fondation pour l’étude des problèmes humains (Alexis Carrel) (p. 560),
– Les restaurants universitaires (p. 110),
– Les Jeunesses musicales de France (JMF) (n. 43 des p. 110-111 et p. 192),
– L’Ordre des médecins (p. 110),
– L’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) (p. 560),
– Le système des avances sur recettes pour le cinéma (p. 110),
– L’Institut national d’études démographiques (INED), issu de la Fondation pour l’étude des problèmes humains (Alexis Carrel) (p. 560),
– Le secrétariat d’État à la production industrielle (p. 250).
Pour plus de précisions et pour des compléments, il conviendra de se reporter à la série d’articles signés de Max Régnier et publiés de 1990 à 1993 sous le titre de «Pérennité des lois de l’État français» dans Le Maréchal, organe de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP, 6, Rue de Marengo, 75001 Paris). M. Régnier cite également, références à l’appui, des innovations telles que les mesures prises en faveur de la femme : droit pour la femme mariée, dans certains cas, au statut de chef de famille, droit de se faire ouvrir un CCP sans l’autorisation du mari, allocations journalières aux femmes en couches, primes d’allaitement. Il mentionne, par ailleurs, les mesures prises pour renforcer le combat contre l’alcoolisme, la majoration accordée aux victimes d’accidents du travail, l’institution du certificat médical prénuptial. Il rappelle la création de l’Office des changes, du Conseil supérieur du notariat, du premier statut général des fonctionnaires de l’État.
La liste est longue, selon Max Régnier et Dominique Venner, des innovations apportées en ces domaines par l’État français sur une période de quatre ans et non remises en cause par la IVe République. Il serait intéressant de découper en périodes de quatre ans l’histoire de la IIIe et de la IVe République afin d’évaluer pour chacune des périodes considérées le taux respectif d’innovations durables.
Autre sujet à l’étude : À combien de condamnés à mort (pour crimes de droit commun et pour raisons « politiques ») le maréchal Pétain et le général de Gaulle ont-ils respectivement accordé et refusé la grâce ? Selon D. Venner (n. 70 de la p. 513), citant Robert Aron, le général de Gaulle, jusqu’en janvier 1946, aurait accordé sa grâce 998 fois et l’aurait refusée 596 fois. Sur ce sujet, il conviendrait de mener une double enquête, à Paris, d’une part, auprès de l’ADMP et, d’autre part, auprès de l’Institut Charles de Gaulle.
2 février 2001
Additif d’avril 2001 : Un ouvrage d’érudition vient de paraître, qui corrobore les dires de Dominique Venner et de Max Régnier. Voy. Philippe-Jean Hesse et Jean-Pierre Le Crom, La Protection sociale sous le régime de Vichy, Presses Universitaires de Rennes, 2001 [avril], 383 pages. D’après ces auteurs, qui ne manifestent aucune sympathie pour le régime en question, on est en droit d’affirmer que l’État français a été, en matière de protection sociale, le continuateur du Front populaire.
Additif de juillet 2003 : Emmanuel Leroy Ladurie écrit : « À niveau strictement légal [?], le général de Gaulle a refusé 768 recours en grâce sur 2.071 demandes de ce genre, ce qui revenait en principe à envoyer 768 personnes “au poteau”. C’était infiniment plus que les peines de mort promulguées individuellement par Henri IV, Richelieu ou Louis XIV (« Vichy : pleins feux sur l’épuration », Le Figaro littéraire, juillet 2003, p. I).