Daniel Barenboïm en pharisien

Nous a-t-on assez tympanisé avec les juifs « pro-palestiniens » ou « pacifistes » du style de Daniel Barenboïm ?

Dans Le Monde (21-22 novembre 2004, page de couverture et p. 12), D. Barenboïm signe un article intitulé : « L’autocrate est mort, vive le peuple palestinien ! » Il écrit notamment :

Je sais qu’il y a dans la population palestinienne un large courant qui aspire à une troisième voie: le parti démocratique Mubadara, de Mustapha Barghuti. – Ce courant recherche une solution qui reconnaisse le droit des juifs à retourner dans leur pays [!!!] et qui respecte la souffrance du peuple juif après l’Holocauste tout en défendant les droits du peuple palestinien au moyen d’une résistance non violente. Or ces gens-là n’étaient plus représentés par Yasser Arafat. […] Il ne peut y avoir de paix si les Palestiniens nient l’Holocauste. Mais il ne peut pas davantage y avoir de paix si les Israéliens n’assument pas une part de responsabilité dans le conflit avec les Palestiniens.

 

D. Barenboïm et ses pareils sont contre une Palestine debout (et titubante) comme l’était celle d’Arafat. Ils sont en faveur d’une Palestine désarmée face à un État juif surarmé. Ils veulent surtout d’une Palestine qui, soumise et à genoux, confesserait sa foi en « l’Holocauste ». Comme ce prétendu « Holocauste » est l’épée et le bouclier de l’État d’Israël, cela reviendrait, pour les Palestiniens, à déclarer : « Nous ne voulons surtout pas retirer à cet Etat, qui nous opprime, son épée et son bouclier.»

Ce serait absurde ; mais il est possible qu’un jour les responsables palestiniens ou arabo-musulmans soient contraints à une telle extrémité. La religion de «l’Holocauste» se fait de plus en plus conquérante. Aujourd’hui plus un pays ne peut intégrer de grands ensembles militaro-politico-économiques comme, par exemple, l’Union européenne ou l’OTAN, sans faire allégeance à cette religion et, par conséquent, sans verser tribut aux juifs. Ce qui est vrai de l’Europe, y compris le Vatican, et de bien d’autres pays du monde occidental peut demain s’étendre aussi aux pays arabo-musulmans où les peuples s’insurgent mais où les dirigeants à la Kadhafi s’inclinent.

Les successeurs d’Arafat sont désorientés. D. Berenboïm a senti que le moment était venu de leur dire : « Reconnaissez la vérité de l’Holocauste des juifs ! »

« L’ami des Palestiniens » vient ainsi de se démasquer. Constatant la situation précaire de ses « amis », il y a vu, tel Shylock, l’occasion d’en tirer profit et de leur réclamer encore plus. Ni « pacifique » ou « pacifiste », ni ami véritable des Palestiniens, il se confirme que D. Barenboïm n’était que pleinement juif et sioniste.

[D. Barenboïm est chef d’orchestre (Staatskapelle de Berlin et Chicago Symphony Orchestra). Il a créé avec Edward Saïd (1935-2003) la fondation qui porte leurs noms. L’article du Monde est le fruit d’une conversation en allemand avec Axel Brüggermann et a été publié dans Welt am Sonntag sous le titre « Der Autokrat ist tot! Es lebe das Volk! »]

22 novembre 2004