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Statistiques de la déportation (France)

A.  1945-1946. Tribunal Militaire International de Nuremberg :

a) “Sur au moins 228.000 Français déportés pour des raisons politiques et raciales dans les camps de concentration, seuls 28.000 d’entre eux ont survécu” (tome I, p. 48).
b) “Nombre total des déportés : 250.000. – Nombre des déportés rentrés : 35.000.” (tome VI, p. 338)

B.  24 février 1962. Journal officiel de la République française (p. 289) :

Résumé par R. Faurisson : le nombre de cartes de déportés résistants ou de déportés politiques délivrées soit à d’anciens déportés encore vivants, soit, en cas de décès, à leurs ayants droit, s’élevait à la date du 1er décembre 1961 aux chiffres suivants :

a) vivants : dép. résistants :16.702 ; dép. politiques : 13.145
b) décédés : dép. résistants : 9.783 ; dép. politiques :  9.235
a + b ……………………..……………………………………….. Total : 49.135

C.  10 juin 1966. Communication de M. Garban à la “Commission de la déportation” du C.H.D.G.M. (Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale) :

total des non-raciaux : 60.895.

R. Faurisson ne peut donner ici sa source, pour des raisons de discrétion.

D.  À partir de 1966 diverses études juives françaises proposent pour le nombre des déportés juifs (Français, apatrides ou étrangers) le chiffre de 80.000 environ.

(Études de Lucien Steinberg, d’Adam Rutkowski, de Georges Wellers dans différents numéros du Monde Juif). La récente étude de Serge Klarsfeld tend à proposer un chiffre légèrement inférieur (Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France1978). Cette étude fera l’objet d’un compte rendu par R. Faurisson.

E.  14-15 août 1966.

Dans un article du Monde Henri Michel, secrétaire général du C.H.D.G.M., dit que, depuis plus de dix années, son Comité a entrepris, département par département, un “travail minutieux” pour déterminer le nombre des déportés de France. À ce jour (en 1966) cinquante-cinq statistiques départementales ont été établies. Dans quelques années le travail sera achevé. H. Michel écrit, en les soulignant, les mots suivants : “et les chiffres finalement obtenus seront certainement inférieurs aux chiffres réels”.

Commentaire de R. Faurisson en 1966 : même le jour où toutes les statistiques départementales seront parvenues à Paris au Comité, on ne saura pas le chiffre global. En effet, toutes les statistiques départementales n’ont pas été établies selon le même modèle ! Seul H. Michel va être en mesure de donner ce “chiffre global” tant attendu.

F.  1973. H. Michel possède ce chiffre global mais il ne le publiera pas… à cause des déportés.

C’est ce qu’on apprend en lisant les numéros 205, 209 et 212 du Bulletin du C.H.D.G.M. Ce Bulletin ne doit pas être confondu avec la revue du C.H.D.G.M.: Revue d’Histoire de la Deuxième Guerre MondialeIl est de diffusion confidentielle. Il est ronéotypé.

a) n° 205 (mai-juin 1973), p. 4 : (À propos du “décompte entre les juifs établis en France avant la guerre et ceux qui s’y trouvaient après, compte tenu des départs pour Israël”) : “Il est cependant à craindre que ces chiffres [des déportés raciaux et non-raciaux] ne soient mis en cause par certaines associations d’anciens combattants, qui sont parfois tentées de condamner le système concentrationnaire nazi par des critères plus quantitatifs que qualitatifs. M. Michel encourage cependant chaque correspondant à rester en excellents termes avec toutes les associations d’anciens combattants. Dans l’immédiat, aucune publication globale sur la statistique de la déportation n’est prévue. M. H. Michel estime que l’idéal serait qu’un jour, un sujet de thèse traite de la population concentrationnaire française.”

Remarque de R. Faurisson (d’après source confidentielle) : cette dernière phrase signifie que H. Michel souhaite que le “chiffre global” soit un jour glissé dans la thèse de M. Jidkoff.

b) n° 209 (janvier/février 1974), p. 1 : [la statistique de la déportation] “peut être considérée comme achevée. Pour le moment on n’envisage pas de publication à l’échelon national, pour éviter des heurts possibles avec certaines associations de déportés. Quelques correspondants entreprennent des révisions ou complètent leur statistique.”

c) n° 212 (août/septembre 1974), p. 3 : “M. H. Michel juge inopportune une publication d’ensemble qui risquerait de susciter des réflexions désobligeantes pour les déportés.”

CONFIDENTIEL : “Chiffre global” tenu secret

non raciaux raciaux total
Déportés rentrés (en 1945) 37.025 3.556 40.581
Déportés non rentrés (en 1945) 26.060 24.606 50.666
Total 63.085 28.162 91.247
41% 87% 56%

Remarque de R. Faurisson sur ces chiffres :

  1. non rentrés ne signifie pas morts,
  2. les Allemands auraient déporté seulement 28.162 raciaux ; d’autres gens, il est vrai, ont pu être déportés comme non-raciaux, bien qu’ils fussent juifs, parce que les Allemands les avaient arrêtés pour “résistance”, “marché noir”, “communisme”, etc.

Remarque de R. Faurisson sur ces deux pages :

On est encore très loin de posséder de bonnes statistiques sur la déportation. Il faudrait distinguer parmi les juifs ceux qui ont été déportés à cause de leur qualité de juifs; il ne faudrait pas glisser parmi eux des juifs qui ont été déportés parce qu’ils étaient communistes ou résistants ou “droit commun” ou coupables de “marché noir”. Pour être tout à fait juste, il faudrait également mentionner parmi les déportés juifs ceux qui avaient demandé à être déportés (cela pour ne pas être séparés de certains des leurs ou pour accompagner telle ou telle personne) ; ces déportés-là faisaient officiellement partie des “optants”.

Quant aux “non revenus”, la façon dont leur nombre est obtenu est une dérision.

Et ne parlons pas du nombre des “morts”.

On saura, à propos de ces derniers, que pas un seul déporté ne serait mort du fait des Alliés ! Pas une statistique ne mentionne même un seul cas.

5 juin 1978

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Note de l’AAARGH : Un des membres du Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale, le prof. Michel de Boüard, doyen de la faculté d’histoire de Caen, a quitté le Comité en 1981 et a ensuite dénoncé, dans un article publié dans le journal Ouest-France en 1985, la position adoptée par Henri Michel. Voir le bref récit d’Henri Roques dans la Revue d’Histoire Révisionniste, n° 2 (août – septembre – octobre 1990), p. 46-49.