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Roger Garaudy au tribunal (note sur un aspect du procès en cours)

À en croire Roger Garaudy, on dénature le contenu de son livre quand on l’accuse de contester l’existence des chambres à gaz, du génocide et des six millions. 
 
Décidément, les juges de la XVIIe chambre voient plus de fesses que de faces. Parmi les inculpés, c’est à qui leur tournera le dos au lieu de faire face. 
 
Jean-Yves Monfort, qui préside le tribunal, connaît son sujet. Il s’étonne de l’absence du nom de Faurisson dans l’édition Samiszdat. R. Garaudy lui répond qu’il ne voulait pas faire de livre historique. « J’aurais dû supprimer plus encore […]. Il n’est pas dans mes habitudes de gommer […]. Je regrette d’avoir trop insisté sur certains points historiques. »
 
Le président lui demande s’il n’a pas voulu, dans cette édition, se rendre « plus présentable » en supprimant le nom d’un révisionniste notoire. R. Garaudy répond qu’il a voulu éliminer « des noms pas connus à l’étranger ». Le président lui réplique qu’il est beaucoup question de Faurisson sur Internet. R. Garaudy dit qu’il n’entend rien à Internet. Or, à la dernière page de son avant-propos (p. 12), il précise que le texte de son livre est « accessible sur le réseau télématique Internet » et il va jusqu’à indiquer le site de Bradley Smith (Californie), qui diffuse un grand nombre de mes textes.
 
Enfin, parmi les quelques ouvrages qu’il a plagiés se trouve le « gros livre rouge des révisionnistes », celui de Barbara Kulaszka, préfacé par moi-même et contenant des extraits de mon témoignage à titre d’expert (p. 286-351, soit soixante-cinq pages sur double colonne), sans compter les mentions ou reproductions de quelques-uns de mes écrits.
 
R. Garaudy et P. Guillaume (lequel a fort probablement collaboré à la rédaction du livre) ont voulu éliminer le nom de Faurisson pour deux motifs : 
 
– éviter de se compromettre publiquement avec un homme dont les écrits sont toujours condamnés par la XVIIe chambre ;
– ne pas révéler le nom de celui qui a été outrageusement plagié.
 
Récemment, j’ai retrouvé dans mes dossiers la copie d’une lettre que j’adressais le 2 décembre 1982 « à M. Roger Garaudy aux bons soins de Pierre Guillaume ». Cette lettre accompagnait un document que m’avait réclamé R. Garaudy.
 
« Qui toujours esquive et constamment se dérobe finit par trébucher ! » C’est ce qu’on pourrait dire de R. Garaudy qui, au terme d’un long combat défensif au cours duquel il a tenté de minimiser la portée révisionniste de son livre, a fini par lâcher : «Je n’ai jamais eu l’idée de créer un fonds de commerce avec les ossements de mes grands-pères ! » Il livrait ainsi en vrac, d’un seul coup, le fond d’une pensée que, tout au long d’un interrogatoire, il avait cherché à dissimuler.
 
8-9 janvier 1998