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Lettre en droit de réponse à Monsieur le directeur responsable de Libération

Monsieur le Directeur, 
 
Vous m’avez mis en cause dans votre livraison du 10 décembre 1992 (p. 37), dans un article intitulé : « NÉGATIONNISTE » (sic). En conséquence, je vous prie et, au besoin, je vous requiers de vouloir bien faire paraître dans les conditions prévues par la loi du 29 juillet 1881 (article 13) le texte ci-dessous en « droit de réponse » ; je vous signale que ce texte est paru dans Le Quotidien de Paris du 24 décembre 1992 (p. 4) ; il répondait à une mise en cause à peu près identique à la vôtre, vu que vos sources étaient les mêmes : une dépêche erronée de l’AFP. Le Figaro a également publié un droit de réponse.

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Dans votre livraison du 10 décembre [1992] vous dites avec raison que, pour avoir contesté l’existence des chambres à gaz nazies, j’ai été condamné en appel à une amende de trente mille francs. Vous ajoutez, ce qui est également exact, que le directeur du Choc du moisqui avait publié mes propos, a été condamné à la même peine. Mais la dépêche de l’AFP dont vous vous faites l’écho a omis de mentionner qu’en plus de ces amendes nous avons, le directeur de ce magazine et moi-même, à payer trois cent treize mille francs à un ensemble de onze associations au titre des dommages-intérêts, des publications de l’arrêt, etc. J’ajoute que, contrairement au principe non bis in idem, deux autres procès sont en cours pour la même interview. Nos frais ont été jusqu’ici considérables. L’ensemble des peines et des frais dépassera vraisemblablement un million de francs. Dans le passé on a déjà saisi mon salaire. Je suppose que mon salaire (unique) sera saisi pour le restant de mes jours. Le silence des intellectuels de ce pays me paraît assourdissant. 

26 décembre 1992
 
[Libération refusa de publier cette lettre en droit de réponse.]