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Le Tribunal de Nuremberg (1945-1946) a bien condamné les Allemands pour le crime de Katyn – correspondance du 19 décembre 2010 avec Arthur Butz

À propos de mon article en français « Katyn à Nuremberg »

Après m’avoir cité :

On a parfois fait remarquer, à la décharge de ce Tribunal, que dans le jugement final le nom de Katyn ne figure pas. C’est exact. Mais ce jugement se contente souvent de rappeler les crimes allemands dans leur généralité. Par exemple, seuls trois camps de concentration y sont nommés : Flossenbürg, Treblinka et Auschwitz,

Arthur Butz poursuit :

J’ai fait observer dans The Hoax [of the Twentieth Century] que le fait que l’affaire de Katyn ne soit pas mentionnée dans le jugement « était une honte, indépendamment même des faits concernant l’atrocité ». Les Américains, les Britanniques et les Polonais savaient très bien que c’étaient les Soviétiques qui avaient commis le crime. Churchill et Roosevelt prirent des mesures précises pour dissimuler la chose (voy. Eugene Davidson, The Trial of the Germans, Collier Books, New York 1972, p. 71-74).

Je ne crois pas que l’absence de Katyn soit un exemple d’un défaut général de précision du jugement. Davidson dit que « beaucoup de gens dans le prétoire » savaient que c’étaient les Soviétiques qui en étaient les auteurs. Je pense que c’était une esquive délibérée, car Göring et son avocat Stahmer s’étaient bien débrouillés au tribunal, en dépit de tous les handicaps.

Art

 

Ma réponse a été :

Ce fut une honte, en effet.

Je répondais ici à l’argument de ceux qui osent dire : « Katyn n’est pas mentionné dans le verdict ; par conséquent, le tribunal n’a finalement pas considéré les Allemands comme coupables. »

Ma réponse à ces gens est la suivante : « L’absence du mot Katyn dans le jugement n’a pas plus de signification que l’absence des mots Dachau, Mauthausen ou Majdanek. »

Les Allemands furent considérés comme coupables au début du procès, pendant le procès et à la fin du procès, y compris dans le verdict.

Au début, grâce à l’article 21, leur culpabilité était automatique et allait de soi.

Pendant le procès, l’article 21 fut explicitement invoqué pour rappeler à la défense que la culpabilité allemande en la matière était de toute façon automatique.

À la fin, en ne mentionnant pas Katyn, les juges ont donné à entendre que rien n’avait finalement changé de ce qui était apparu au début et pendant le procès. On ne peut pas parler d’une volonté d’« oubli » de leur part. Du début à la fin, ils se sont conduits comme de parfaits salauds.

Bien amicalement. RF

19 décembre 2010