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Le révisionnisme entre au Larousse

RÉVISIONNISME n.m. 1. Comportement, doctrine remettant en cause un dogme ou une théorie, notamment celle d’un parti politique. 2. Remise en cause d’une loi, d’une constitution ou d’un jugement (comme la condamnation d’Alfred Dreyfus). 3. Position idéologique des marxistes partisans de la révision des thèses révolutionnaires en fonction de l’évolution politique, sociale ou économique. 4. Remise en question de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, tendant à nier ou à minimiser le génocide des juifs par les nazis.

Le révisionnisme historique fait, enfin, son entrée au Petit Larousse. Pour les révisionnistes, c’est un succès mais la définition proposée est contestable parce que subjective. Cette définition présente le génocide des juifs par les nazis comme une réalité historique que les révisionnistes tendent à nier ou à minimiser.

Galilée ne niait pas que la terre fût plate. Il affirmait, au terme de ses recherches, que la terre était ronde. De même, les révisionnistes ne nient pas ou ne minimisent pas le fait que les « nazis » auraient procédé au génocide des juifs. Ils affirment, au terme de leurs recherches, que les « nazis » se sont efforcés de trouver une solution finale à la question juive par l’émigration, si possible, ou par l’évacuation, si nécessaire.

Encore le mot de « nazis » est-il impropre. Il faudrait écrire « nationaux-socialistes » (qui n’est pas polémique) ou – mieux – « Allemands », car c’est l’ensemble des Allemands qui est accusé d’avoir, dit-on, exterminé ou laissé exterminer les juifs. D’ailleurs, c’est encore aujourd’hui le peuple allemand tout entier qui verse, en conséquence de son « crime », des réparations financières aux juifs ; il devra en verser jusqu’à l’an 2030.

Bref, s’il fallait corriger la définition du Petit Larousse, on pourrait écrire :

Remise en question de l’histoire de la seconde guerre mondiale, concluant, en particulier, à l’inexistence du génocide des juifs par les Allemands. 

ou :

Remise en question de l’histoire de la seconde guerre mondiale, concluant, en particulier, que les Allemands ont cherché une solution finale à la question juive par l’émigration ou par l’évacuation

1er mai 1992