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Le cinéma de Lanzmann

Brève, non signée, de Robert Faurisson parue dans Rivarol du 20 juin 1997, p. 7 :
 
La Shoah ou la raison ?
 

Le Monde du 12 juin consacre presque toute une page à la réédition de Shoah, film de Claude Lanzmann présenté comme un «contre-poison aux thèses négationnistes». Dans un entretien, ce dernier déclare : « Face à la Shoah, il y une obscénité absolue du projet de comprendre. Ne pas comprendre a été ma loi d’airain pendant toutes ces années de réalisation de Shoah. » Comme exemple de fait historique que la raison, dit-il, ne peut comprendre, il cite : « le gazage de 600 adolescents au crématoire de Birkenau qui courent comme des fous dans la cour parce qu’ils savent ce qui va arriver, et qu’on matraque à mort; on les met en sang, on leur donne le choix entre le gaz ou les lance-flammes»

Et fort justement à notre avis, il conclut : « Et là, comment parler de raison? »

 

 

À cette brève, R. Faurisson ajoutait en guise de commentaire :

 

Des adolescents courent comme des fous dans une cour. Une cour… de crématoire. Ils sont six cents. Faut-il qu’elle soit grande cette cour ! Ils savent ce qui va leur arriver, c’est-à-dire qu’on va les tuer. Mais comment va-t-on les tuer? Sera-ce à la matraque, au gaz ou avec des lance-flammes ?

Il semble d’abord que ce soit à la matraque puisqu’il est dit qu’« on les matraque à mort ». En fait, il n’en est rien. Simplement, « on les met en sang ». Six cents adolescents sont, en totalité ou en grande partie, mis en sang à coups de matraques dans la cour d’un crématoire. Se sont-ils arrêtés de courir comme des fous ? C’est probable car on leur donne le choix entre deux types de mort. Leur a-t-on offert ce choix dans un discours tenu comme devant une assemblée ? Se sont-ils immobilisés, soudain, en silence pour entendre la proposition qui leur était ainsi faite ? Se sont-ils ensuite mis sur deux rangs : le rang de ceux qui ont choisi la mort par le gaz et le rang de ceux qui ont choisi la mort par les lance-flammes ?

 
Mais, comme au début du récit on nous parle du « gazage » de six cents adolescents au crématoire de Birkenau, faut-il croire que le choix qu’on leur a offert n’était qu’un leurre et que tous ont été gazés ? 
 
Qui sont les exécutants désignés par le pronom personnel indéfini « on » ? Combien y avait-il de matraqueurs ? Qui a été témoin de ces scènes ? Où le récit a-t-il été rapporté ?
 
Réponse : C. Lanzmann a ajouté son propre délire aux récits délirants de ceux qui ont pu s’inspirer du témoignage délirant de Leib Langfus : « Les 600 garçons».[1] Voyez également les différents témoignages de Filip Müller, notamment le récit prétendument autobiographique, qu’il a intitulé Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz, et qu’a préfacé… Claude Lanzmann.
 
20 juin 1997

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[1] Bernard Mark, Des Voix dans la nuit, Plon, Paris 1982, p. 257-258.