Comment, le 29 décembre 1978, Le Monde s’est vu contraint de publier mon article sur “le problème des chambres à gaz” (réponse à Günter Deckert)
Cher Deckert,
Voici les titres et les dates des deux textes que j’ai réussi à faire publier dans le journal Le Monde sur les prétendues chambres à gaz hitlériennes. Dans les deux cas j’ai utilisé ce que notre « loi sur la liberté de la presse » appelle le «droit de réponse».
En novembre 1978 ce journal avait rapporté que j’avais été la victime d’une agression physique à l’université de Lyon où j’enseignais alors. Il avait donné mon nom mais il n’avait pas dit pour quelle raison mes agresseurs avaient ainsi agi. J’ai écrit au journal en invoquant le « droit de réponse » ; dans ma lettre, qu’il a bien fallu publier, j’ai rappelé que j’avais, à plusieurs reprises depuis quatre ans, envoyé à ce journal un texte où j’expliquais ma position sur «le problème des chambres à gaz»; j’ai dit qu’avec cette agression le moment était venu d’informer les lecteurs du Monde de la raison pour laquelle j’avais été ainsi agressé. Le journal s’est donc exécuté et a présenté, sur les chambres à gaz un « dossier commençant par la phrase suivante : « M. Robert Faurisson a, dans une certaine mesure, réussi ».
Voici les deux textes qui ont été finalement publiés, à chaque fois en vertu du «droit de réponse» et non par honnêteté journalistique, le journal Le Monde étant d’une remarquable obliquité.
1) « Le problème des chambres à gaz » ou « la rumeur d’Auschwitz », Le Monde, 29 décembre 1978, p. 8 ;
2) Une lettre de M. Faurisson, Le Monde, 16 janvier 1979, p. 13.
Ces deux textes sont inséparables.
En réponse à ces deux textes est notamment paru le mois suivant, après mûre réflexion, un long texte intitulé La politique hitlérienne d’extermination : une déclaration d’historiens, Le Monde, 21 février 1979, p. 23.
Cette déclaration était signée par 34 historiens, dont Fernand Braudel, qui était à cette époque l’historien le plus prestigieux de France et peut-être du monde.
Leur déclaration prenait fin en ces termes : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz. » (Notez que le mot de « techniquement » est, la première fois, en italique et, la fois suivante, en romain).
Cette déclaration équivalait à une capitulation. Aujourd’hui, 6 décembre 2009, soit 30 ans plus tard, je n’ai toujours pas reçu de réponse à ma question, laquelle pouvait se résumer ainsi : « L’existence des prétendues chambres à gaz hitlériennes se heurte à une impossibilité technique radicale. Si vous prétendez que je me trompe, expliquez-moi comment, à votre avis, un tel meurtre de masse a été possible techniquement. » Personne ne m’a répondu là-dessus et Jean-Claude Pressac, qui a d’abord tenté de répondre, a fini par capituler à son tour en écrivant que la thèse officielle était, en fin de compte, vouée aux « poubelles de l’histoire » (déclaration écrite de 1995 révélée en 2000 par Valérie Igounet).
L’une des dates les plus importantes de ma vie de chercheur a été le 19 mars 1976. Ce jour-là, j’ai découvert dans les archives du Musée d’État d’Auschwitz-Oswiecim des plans de construction des crématoires d’Auschwitz qui, jusqu’ici, étaient tenus cachés. Ces plans montraient que ces crématoires étaient de conception classique et possédaient, par exemple, d’inoffensifs dépositoires appelés soit « Leichenhalle », soit « Leichenkeller ».
Deux questions se posent :
1) Pourquoi, depuis 30 ans, l’historiographie officielle refuse-t-elle d’expliquer aux révisionnistes comment un tel meurtre de masse a été techniquement possible ?
2) Pourquoi ces plans étaient-ils tenus cachés jusqu’à ce qu’un révisionniste les découvre ?
Bon courage pour la phase finale de votre rapport. Bien à vous. RF
Le 6 décembre 2009 Günter Deckert avait écrit :
Très honoré Monsieur le Professeur Faurisson,
Je suis dans la phase finale de relecture (pour correction) des “Procès en sorcellerie de Mannheim“. Mes comptes rendus vont paraître sous forme de livre.
J’aurais besoin de vous demander la date de votre “tristement célèbre“ lettre de lecteur au Monde.
Je vous souhaite, à vous et à vos proches, des heures recueillies en cette fin d’année et demeure, avec mes meilleures salutations,
Vôtre
Günter Deckert
6 décembre 2009