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Autopsie d’un mensonge, film de Jacques Tarnero et Bernard Cohn

Autopsie d’un mensonge est un film documentaire dont les deux auteurs juifs, Jacques Tarnero et Bernard Cohn, prétendent « disséquer » le cadavre du révisionnisme historique, ici appelé « négationnisme ». Il a été annoncé à grand fracas et il a bénéficié, de la part des pouvoirs publics, d’une aide exceptionnelle à la fois sur le plan financier et pour sa promotion. Cependant, s’il faut en croire, un chroniqueur du journal Le Monde, l’échec est cuisant.

Un grand fracas

Sur le lancement du film, on se reportera à l’article publié par Emmanuel Ratier dans Faits et documents (1er novembre 2000, p. 12) ; voici cet article dans son intégralité :

À la suite de Norman Finkelstein et de son remarquable essai, The Holocaust Industry, il est loisible de s’interroger sur la mise en place d’un véritable « Shoah-Business », lorsqu’on voit les offres qui se multiplient visant à médiatiser financièrement des épisodes douloureux de l’histoire juive. Il en est ainsi d’une proposition de sponsoring actuellement diffusée auprès des entreprises françaises visant à un « partenariat » pour l’avant-première d’Autopsie d’un mensonge, un « magnifique film-documentaire » qui doit sortir en salle le 17 janvier 2001. Comme l’indique le dossier de presse, « ce film s’inscrit dans la lignée des grands films de mémoire sur cette période (ShoahLe Chagrin et la Pitié). Il analyse et dénonce les mécanismes de la négation des génocides, notamment à travers la Shoah, grâce à de multiples témoignages de déportés, d’historiens, de sociologues, de chercheurs, d’avocats. Interviennent notamment Alain Finkielkraut, Tahar Ben Jelloun, Théo Klein, Claude Lanzmann, Simone Lagrange [née Kadosch], Jacques Tarnero, Annette Wievorka, Elias Sanbar, Pierre-André Taguieff ». – Le sommet de l’indécence est atteint avec [l’annonce suivante] : « Cette avant-première aura lieu avant la fin de l’année, dans un lieu prestigieux, l’Assemblée nationale (NDLR : en raison du soutien apporté par son président Raymond Forni) et réunira les décideurs du pays. Nous vous proposons d’être le partenaire officiel de cette avant-première, ce qui permettra : 1) un lobbying exceptionnel auprès d’une cible très prisée, 2) la mise en place d’un carré VIP de 50 personnes pour votre société, 3) la présence du logo de votre société sur les cartons d’invitation. » – On ajoutera qu’il est demandé, par entreprise, la bagatelle de « 250 KF », soit 250 000 F [ou vingt-cinq millions d’anciens francs].

Un bide

Dans sa livraison du 18 janvier 2001, Le Monde, dont la complaisance pour la thèse officielle de l’« Holocauste » n’a pourtant pas de bornes et qui saisit toute occasion de dénigrer les révisionnistes, publie un compte rendu du documentaire sous un titre et un sous-titre qui, à eux seuls, signifient que J. Tarnero et B. Cohn ont fait chou blanc : « Le cadavre bouge encore. – Autopsie d’un mensonge. Le négationnisme disséqué dans un documentaire approximatif ».

Faute de pouvoir reproduire intégralement l’article de Thomas Sotinel, en voici quelques extraits :

– Le titre même de ce documentaire laisse songeur, car il suffit de visionner les témoignages réunis par Jacques Tarnero et Bernard Cohn pour se convaincre que le négationnisme est loin d’être mort […].
– À cette imprécision du titre correspond une imprécision de méthode […].
– Cette dérogation aux règles élémentaires du débat accentue encore la confusion du film [ …].
– S’éloigner du cœur du problème pour s’attacher à des débats annexes […].
– Cette contradiction, et elle n’est pas la seule, est laissée béante […]
– La confusion […].
– Cette accumulation de maladresses et d’approximations finit par défaire les intentions pédagogiques des auteurs, laissant le spectateur en possession d’une somme d’informations considérable mais guère utilisable […].

Il ne faudrait pas s’imaginer que le journaliste nourrit quelque coupable penchant pour les révisionnistes. Il juge « inepte » le seul d’entre ces révisionnistes qui ait accepté d’accorder une interview à B. Cohn.

Tout simplement il ne pardonne pas leur échec aux deux auteurs du documentaire. En quoi il a tort. L’échec était inévitable. L’enseignement de ces vingt dernières années l’a amplement prouvé: on n’a rien de rationnel à opposer à l’argumentation physique, chimique et historique du révisionnisme. Sans substance, pas de documentaire digne de ce nom ! Pour les Lanzmann et les Spielberg comme, à un moindre degré, pour les Tarnero, les Cohn ou les Serge Moati, il y a certes de l’argent, beaucoup d’argent ; mais d’arguments, point. Les révisionnistes, eux, n’ont pas d’argent mais au moins ont-ils des arguments.

18 janvier 2001