“Anthony Eden” au procès Papon
À plusieurs reprises, les parties civiles ont fait état d’une déclaration commune des Alliés en date du 17 décembre 1942, lue ce jour-là par le ministre des Affaires étrangères britannique Anthony Eden devant les Communes et par le Lord Chancellor John Simon devant les Lords.
Il est exact que les mots d’« exterminer » et d’« extermination » y figurent mais dans le sens de mort par le travail, par le froid, par la faim ou par des exécutions massives. Il n’y est pas question de chambres à gaz.
D’ailleurs, huit mois plus tard, en août 1943, le gouvernement britannique, préparant avec les Américains et les Soviétiques une déclaration commune sur « les crimes allemands en Pologne », signalait aux Américains, qui allaient, à leur tour, le signaler aux Soviétiques, qu’il convenait d’éliminer du projet de déclaration le fragment portant sur les chambres à gaz, faute « de preuve suffisante pour justifier la déclaration concernant les exécutions en chambres à gaz ».[1] Toute mention de «chambres à gaz» disparut dans le communiqué final.[2]
24 octobre 1997
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[1] Foreign Relations of the United States, Diplomatic Papers, 1943, I [1963], p. 416-417.
[2] New York Times, 30 août 1943, p. 3.