Combien est-il mort de juifs durant la seconde guerre mondiale ?

Cette question est souvent posée aux révisionnistes par les exterminationnistes. C’est renverser les rôles. C’est aux exterminationnistes, c’est-à-dire aux accusateurs de l’Allemagne qu’il revient normalement de préciser leurs accusations. Pendant longtemps ils ont accusé l’Allemagne d’avoir provoqué la mort de six millions de juifs. Ce chiffre n’était fondé sur aucune recherche. Il a été progressivement abandonné par les historiens. Il a même été qualifié de « symbolique[1] » par le Dr Martin Broszat, directeur de l’Institut d’histoire contemporaine de Munich et défenseur de la thèse exterminationniste. « Symbolique » est une façon de dire : faux.

Quel est donc le vrai chiffre ? Ce vrai chiffre est relativement facile à trouver. Mais on ne veut pas le rechercher. Dès les années cinquante on aurait été en mesure de fournir une bonne approximation. Dans les années soixante, grâce au nombre croissant de juifs réclamant des indemnités de différentes natures à la République fédérale d’Allemagne, il était possible de contrôler ou de corriger cette approximation. En 1970 les exterminationnistes eux-mêmes étaient obligés d’admettre qu’on aurait déjà dû « dresser un bilan de quelque valeur ». Dans une revue française, Le Patriote Résistant, on lisait :

Lorsque les générations nouvelles qui ne manquent pas déjà, et ne manqueront pas demain, de s’interroger sur l’effroyable tragédie, poseront la question de savoir combien d’êtres humains ont été déportés, combien sont morts, il serait dérisoire de devoir leur répondre qu’à l’époque des ordinateurs électroniques, au moment où la statistique est en train de devenir une science exacte, personne n’a été en mesure de dresser un bilan de quelque valeur.[2]  

Un homme qui disparaît laisse derrière lui des traces de son existence. Dans le cas des juifs et des déportés, ces traces sont nombreuses. Il n’y a guère que les non-chercheurs pour s’imaginer le contraire.

Il existe deux sources principales pour déterminer le nombre des juifs qui sont morts durant la seconde guerre mondiale : le Service international de recherches, dépendant du Comité international de la Croix-Rouge de Genève, mais situé à Bad Arolsen (RFA), et l’ensemble des administrations allemandes chargées de procéder aux versements au titre des « restitutions », des « indemnisations » et des «réparations». Toutes ces instances sont fermées aux chercheurs indépendants. En particulier, le Service international de recherches s’entoure de précautions depuis qu’il constate que les révisionnistes s’intéressent à ses quarante millions de fiches.

Au 1er janvier 1981, 4.344.378 victimes percevaient de l’argent de la RFA

Au 1er janvier 1981, soit trente-cinq ans après la fin de la guerre, 4.344.378 personnes dans le monde percevaient des pensions de la RFA, soit à titre de victimes directes des persécutions national-socialistes, soit à titre d’ayants droit. Parmi ces bénéficiaires, 40% vivaient en Israël, 20% en RFA et 40% dans le reste du monde. Il serait intéressant de déterminer, parmi eux, le nombre total des juifs. Beaucoup de juifs, après la guerre, ont quitté la Pologne et l’Europe centrale pour s’installer en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Argentine, en Afrique du Sud. Peut-être pourrait-on déterminer là aussi les nombres approximatifs par l’étude des dossiers d’indemnisations diverses.

Pour ce qui est des juifs (français, étrangers ou apatrides) déportés de France pendant l’occupation, leur nombre s’élèverait, d’après Le Mémorial… de Serge Klarsfeld à environ 75.721. Autrement dit un quart des juifs établis en France aurait été déporté et les trois autres quarts n’auraient pas été déportés. Pour déterminer le nombre probable des morts, il suffirait d’aller consulter à Arolsen les fiches nominales les concernant un échantillon de sept cent cinquante personnes (par exemple, les personnes classées n° 1, n° 100, n° 200, n° 300, etc., dans ce total d’environ soixante-quinze mille déportés).

J’ai souvent rencontré des personnes qui me disaient : « J’ai perdu x membres de ma famille.» Quand le nombre « x » me paraissait élevé, et il l’était toujours, j’ai fourni à ces personnes mon nom, mon adresse et un timbre pour qu’elles m’envoient leur liste de morts (morts du fait des Allemands ou de leurs alliés, bien entendu). Je n’ai jamais reçu de telles listes.

Canadian Jewish News, 11 décembre 1981, p. 4 :

Thousands of Jews across Canada, and in other countries as well, receive monthly cheques in various amounts from the Federal Republic of Germany. These restitution payments – or Wiedergutmachung – are designed to compensate the victims of Nazi persecution.

Eligible for compensation are those Jews and Christians who were persecuted for political, religious, racial or ideological reasons.

According to data supplied by the German Information Centre of New York, 99.8% of all claims had been settled by Jan. 1, 1981. The number of successful claimants is 4,344,378. Payments have reached 50.18 billion German marks.

About 40% of the victims live in Israël, 20% in West Germany, and 40% elsewhere.

The funds they get are the results of laws enacted in the 1950s. In the last two years, further legislation providing compensation has been passed by the Bundestag. In 1979, 400 million marks were allocated to Jews whose health was damaged but who, because they were unable to comply with deadline or residency requirements, had not been able to obtain restitution. This year, the Bundestag granted an amount of up to 100 million marks for non-Jewish victims of Nazism.

West Germany regards restitution as a “most important and urgent” moral obligation. But it has no illusions that compensation payments can atone for Nazi crimes against humanity. As a government bulletin puts it : “No matter how large the sum, no amount of money will ever suffice to compensate for National Socialist persecution.”

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[Traduction : Des milliers de juifs à travers le Canada, aussi bien que dans d’autres pays, reçoivent chaque mois des chèques d’un montant variable de la République fédérale d’Allemagne. Ces versements de restitution –Wiedergutmachung – sont destinés à dédommager les victimes de la persécution nazie.

Ont droit à ces compensations, les juifs et les chrétiens qui avaient été persécutés pour des raisons politiques, raciales ou idéologiques.

Selon les données fournies par le « Centre d’Information allemand » de New York, 99,8 % de toutes les requêtes avaient été réglées au 1er janvier 1981. Le nombre des personnes dont les demandes ont été satisfaites s’élève à 4.344.378. Les paiements se sont élevés à 50,18 milliards de marks.

Environ 40 % des victimes vivent en Israël, 20% en Allemagne de l’Ouest et 40% ailleurs.

Les fonds obtenus résultent de lois promulguées dans les années cinquante. Durant ces deux dernières années, le Bundestag a voté d’autres lois encore pour les compensations. En 1979, quatre cents millions de marks ont été alloués à des juifs dont la santé s’était altérée mais qui, incapables de respecter les délais ou les exigences de résidence, n’avaient pas pu obtenir des versements de restitution. Cette année, le Bundestag a accordé jusqu’à un montant de cent millions de marks à des victimes non juives du nazisme.

L’Allemagne de l’Ouest considère les versements de restitution comme une obligation morale « particulièrement importante et urgente ». Mais elle n’entretient pas l’illusion que les versements compensatoires puissent racheter les crimes contre l’humanité commis par les nazis. Ainsi que l’exprime un bulletin gouvernemental allemand : « Peu importe l’ampleur de la somme, aucune somme d’argent ne suffira jamais à compenser la persécution national-socialiste. »]

26 février 1985

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[1] « Eine symbolische Zahl » : expression employée le 3 mai 1979 devant un tribunal de Francfort dans le procès 50 Js 12 828/78 919 contre Erwin Schönborn.
[2] “Histoire d’un crime. L’impossible oubli. Pourquoi ?” (Supplément au Patriote Résistant, date non précisée, de 1965, p. 98).