Deux bonnes nouvelles : le Journal d’Alfred Rosenberg et le film Le Fils de Saul
Deux bonnes nouvelles, coup sur coup, pour les révisionnistes : la publication, enfin, du Journal du haut dirigeant national-socialiste Alfred Rosenberg et la sortie du film du réalisateur hongrois László Nemes, Le Fils de Saul.
La publication, à la fin des fins, du journal intime d’Alfred Rosenberg ne nous révèle rien de l’existence d’une politique d’extermination physique des juifs mais, au contraire, elle nous confirme la volonté des responsables du IIIe Reich de voir un jour les juifs contraints à disparaître d’Europe pour aller créer un foyer national juif à Madagascar ou ailleurs. Rappelons que Rosenberg a notamment été ministre du Reich pour les territoires occupés de l’Est, là où opéraient ces Einsatzgruppen (groupes d’intervention) chargés, nous dit-on (fausses preuves à l’appui !) d’exterminer les juifs. Il a été pendu à Nuremberg. Voyez Alfred Rosenberg, Journal 1934-1944 (traduit de l’allemand par Bernard Lortholary et Olivier Mannoni avec la collaboration de Jean-Marc-Dreyfus, édition établie sous la direction de Jürgen Matthäus et Frank Bajohr, Flammarion, septembre 2015, 681 p.). Reportez-vous, en particulier, aux pages 38-58, intitulées « Rosenberg, le système nazi et la “question juive” ». Rarement aura-t-on vu un ouvrage où le lecteur est à ce point fusillé d’avertissements, de mises en garde, de mises en condition, de mises en perspective et de perpétuelle « contextualisation ». Les présentateurs ou commentateurs de ces écrits de Rosenberg ressemblent à une équipe de gâte-sauces dont le souci principal serait de dénaturer le produit lui-même au bénéfice de leurs propres sauces, épices et condiments. La nouvelle édition de Mein Kampf qu’on nous promet pour 2016 sortira des mêmes arrière-cuisines.
L’impuissance des exterminationnistes à simplement nous montrer 1) la scène de crime, 2) l’arme magique du crime de destruction massive et 3) le fonctionnement de cette dernière nous est confirmée par le film de L. Nemes. Les divers comptes rendus du film – notamment dans Le Monde du 4 novembre 2015 (aux pages 1, 14, 16-17, et non pas, comme indiqué par le journal, aux pages 1, 16-20) – concourent à souligner avec regret que « l’horreur concentrationnaire » ne nous est nullement montrée dans ce film mais seulement « suggér[ée] par des flous hallucinés et vacillants, par une bande-son saturée » (ibid., p. 1). Autrement dit, on ne répond toujours pas à mon défi de mars 1992 : « Montrez-moi ou dessinez-moi une chambre à gaz nazie ». On ne me répond que par du flou (« Là où il y a du flou, il y a un loup »), de l’halluciné, du vacillant, du tapage, du fracas (« Écoute bien, que je t’embrouille ! »), c’est-à-dire avec force effets cinématographiques à la manière, une fois de plus, de Hollywood, de Hitchcock ou de leurs pareils.
Décidément le cas de tous nos modernes « faussaires de l’histoire » s’aggrave d’année en année. Autrefois, dans le secret de leurs officines et à la manière de Léon Poliakov et consorts, ils falsifiaient les documents, les faits, les chiffres ou les traductions tandis que maintenant les voici qui nous annoncent : « Minute ! Il n’est pas question de vous servir quoi que ce soit dans son état naturel. Laissez-nous le temps de vous le préparer, de vous le cuisiner à notre façon et selon notre recette pour qu’il ne vous fasse pas de mal et que, pour votre bien, vous ingurgitiez notre préparation ! »
8 novembre 2015